Photo: S. Zoheïr De notre envoyée spéciale à Timgad Wafia Sifouane Pour la première fois en Algérie, le chanteur colombien Yuri Buenaventura, en compagnie de ses musiciens, a élu domicile à Timgad pour un ultime concert où il a fait découvrir au public batnéen toute la saveur de la salsa. C'est mardi dernier face à des tribunes archicombles que l'artiste a fait son entrée sur la scène du théâtre antique où il fera plonger le public au cœur de sa musique. «Je suis venu pour transmettre ma culture» dira-t-il. Très a l'aise en Algérie, un pays qu'il vient de découvrir, Yuri n'hésite pas a laisser échapper quelques mots en arabe : «Saha khouya !» (merci mon frère), une phrase qu'il n'a guère cessé de répéter sur scène, engendrant la sympathie de la foule. Sa belle voix, mise en valeur par ses remarquables instrumentalistes, fera voyager le public en Amérique latine. Un public non habitué a ce, genre de sonorités, qui se retrouve, malgré lui à essayer de mimer quelques pas de salsa. Son passage est bref mais remarquable. Après Yuri Buenaventura, c'est au tour de Toufik Nedromi, un jeune chanteur de rai venu de Nedroma, qui enflammera les spectateurs avec ses rythmes rai et maghrébin. Mais l'ambiance atteindra son paroxysme à l'arrivée de Mohamed Lamari, lequel, du haut de ses 70 ans, garde une «pèche d'enfer». En reprenant Ana houra fel djazair ou encore Djazairia, les jeunes hissent le drapeau national et sillonnent les gradins du théâtre antique. Après les chansons, le chanteur se distinguera par de longs discours sur le jour de l'indépendance de l'Algérie et transmettra des messages en direction des jeunes. Il relatera ses débuts, sa biographie, sa discographie a un public qui ne se lasse pas de redécouvrir cet homme hors du commun. Le reste de la soirée sera animé par Hakim Salhi et son orchestre. Ce dernier, vêtu tout de blanc, entre en scène au rythme des percussions, effectuant son célèbre déhanché. Il revisitera, en compagnie du public, les tubes de son répertoire musical. Mais la vedette lui sera volée par ses musiciens, des virtuoses, excellant, chacun en ce qui le concerne, dans son instrument. La soirée du lendemain a été animée par Cheb Bilal qui a mis le feu à Timgad avec des chansons dédiées aux jeunes. Ces derniers, reprenant ses titres en chœur. Après le passage de la très attendue Souad Massi, jeudi dernier, la 31e édition du Festival de Timgad a pris fin hier soir avec le chanteur tunisien Saber Errebai. Après 10 jours de musique non stop voilà que les ruines de Timgad auront enfin droit à la paix loin toute célébration festive. Cette année est la dernière car l'an prochain, le festival de Timgad sera abrité par le nouvel amphithéâtre, construit juste en face du théâtre antique. Une nouveauté qui vient à point nommé après que plusieurs archéologues et historiens aient dénoncé l'organisation de ce festival en ces vestiges millénaires qui le jugent comme une atteinte au patrimoine. On notera aussi l'organisation approximative qui a caractérisé la 31e édition, dont le problème de diffusion des informations au sujet des artistes, le boycott de la presse écrite suite à la parution de critiques dans quelques quotidiens ainsi que les retards des spectacles.