Par A. Lemili Délicat signe des temps et de la désaffection des Constantinois pour leur ville. Celle-ci se vide graduellement de sa population ou du moins de ceux et celles qui s'éloignent de toute idée de passer leurs soirées à la maison. D'autant plus que c'est le mois de Ramadhan et que mieux encore il y a déjà eu la fournaise de la journée pour ne pas en rajouter en se cloitrant chez soi, quitte pour cela que la télévision nationale s'évertue à innover dans ce qu'elle propose aux téléspectateurs. Du moins, ceux dont elle se revendique dans les sondages périodiques qu'elle se fait établir. Déjà vidée en raison du déplacement de pans importants de la population, en raison du relogement toutes variantes confondues, notamment vers la nouvelle ville Ali-Mendjeli, Constantine ne parvient plus à retenir ses habitants et pour cause. D'abord les rébarbatives activités culturelles organisées dans une, deux, voire trois salles où la chaleur proche de l'incandescence la dispute à la cohue générale et ensuite la fermeture pour ne pas dire la non ouverture des commerces tel qu'annoncé par les pouvoirs publics. Jusqu'au théâtre de plein-air qui désormais rebute tous ceux qui veulent réellement profiter d'un spectacle dans les normes. Or, la nouvelle ville Ali-Mendjeli offre tout cela pour ceux qui disposent de moyens de transport personnels et, pour ceux qui n'ont pas cette faculté, la cité Zouaghi qui se situe presqu'à mi-chemin offre également un cadre convivial agréable aux familles et surtout aux enfants depuis l'aménagement des espaces situés à quelques centaines de mètres de la station terminale du tramway. Celui-ci fonctionnant sans désemparer jusqu'à 1h du matin tout le monde trouve son compte. S'agissant de la nouvelle ville Ali-Mendjeli, la multiplication de grands centres commerciaux, supérettes, cafés spécialisés, terrasses, étals à ciel ouvert fonctionnant jusqu'au lever du jour, elle permet à ses visiteurs, en plus de ces éventualités, de rendre visite à des proches, amis, parents en ce sens qu'il ne s'en trouve pas un seul Constantinois orphelin d'une relation parentale. L'époque où le carrousel de véhicules se faisait dans le seul sens menant vers la grande ville est bel et bien révolue et il suffirait de se positionner à hauteur de la cité Zouaghi pour admirer l'impressionnante colonne de véhicules, la noria de feux allumés pour juger de l'aspect quasi féérique de la vision proposée. Une partie de ces candidats à l'exode momentané s'arrête au niveau de la cité Zouaghi où, comme il a été précédemment cité, les aménagements réalisés réunissent toutes les conditions à même de permettre aux familles qui s'y arrêtent de bénéficier d'un moment de détente agréable. Espaces revêtus de gazon synthétique, bassins, bancs et autres aménagements destinés au même usage font que les visiteurs d'un soir n'hésitent pas à trimballer avec eux plateau, verres, théière, pâtisseries et/ou gâteaux faits maison en plus des gadgets pour les enfants dont la dépense phénoménale d'énergie sur place révèle de manière flagrante les méfaits de la ville, ceux de la promiscuité ou encore la routine sur les individus. Quant aux jeunes et autres adolescents, ils optent pour les jeux de cartes, belote, rami et même chanter à l'unisson a capela. Bien entendu, ils s'en trouvent des bruyants qui viennent comme un cheveu dans la soupe fausser quelque peu ce tableau, il s'agit des exhibitionnistes du ballon. Fans de CR7, Messi ou Neymar, la coqueluche brésilienne en l'occurrence, c'est à celui qui fournirait les meilleures facettes du jonglage, passements de jambes et autres pitreries réalisées avec le ballon rond. Et ce n'est que vers 2 h heures du matin que les premiers groupes rejoignent de nouveau la ville avec forcément l'incontestable décision de remettre cela dans la soirée puisque le temps n'a plus de marge et nul ne fait attention à son écoulement. L'essentiel étant de fuir la ville, ses bruits, sa moiteur, tous les aléas possibles et inimaginables. Cela en attendant, le départ en vacances une fois le mois de ramadhan consommé. A. L.