«Après le test des 47,25 dollars, une poursuite de la chute est attendue jusqu'aux 37,57 dollars le baril», écrit dans la dernière édition du magazine international l'Investisseur or et matière Marc Dagher, très au fait des questions pétrolières, à propos du baril de brent. Cette éventualité prend de plus en plus forme dès lors que le prix de l'or noir glisse en permanence. Les raisons de cette chute des prix sont nombreuses, mais celle qui revient souvent dans les milieux d'affaires et chez les analystes repose sur le fait que la demande en énergie fossilifère ne peut que baisser face au ralentissement économique mondial et au retour des beaux jours. En somme, l'effondrement des prix du brut serait une conséquence directe de la récession économique mondiale. En d'autres termes, la demande de brut décélère toujours, notamment à cause du ralentissement de l'activité industrielle et économique de la plupart des pays. D'autres courants de pensée avancent, en revanche, que la forte baisse du cours du baril est exacerbée par la spéculation qui «accentue la tendance fondamentale», soulignent certains analystes économiques. «Mais il reste difficile à estimer la part de la spéculation dans l'effondrement du baril de pétrole», avancent ces derniers. Il est à rappeler que les prix de l'or noir se sont effondrés, selon le Bureau national de la recherche économique américain (NBER), dès l'annonce de l'entrée officielle de la récession. Le NBER a en outre indiqué lundi soir que la récession économique avait commencé aux Etats-Unis en décembre 2007 et est toujours en cours. Il précisera que les cours du pétrole souffraient également d'un nouvel effondrement des places boursières mondiales. Il soutiendra que les opérateurs tendent à utiliser les marchés d'actions comme des baromètres de l'économie mondiale et, indirectement, de la demande pétrolière. Les cours du pétrole enregistraient hier une nouvelle baisse, s'établissant sous les 48 dollars à Londres et à New York, retrouvant ainsi leurs niveaux de l'année 2005. A Londres, le baril a même frôlé les 46 dollars, tombant à 46,02 dollars, un nouveau plus bas depuis février 2005. Il a plongé à 47,36 dollars à New York, son niveau le plus faible depuis mai 2005, durant les échanges électroniques. Ce n'est qu'en milieu de matinée que le baril de brent de la mer du Nord (livraison en janvier) s'était quelque peu repris en atteignant 47,43 dollars, en baisse de 53 cents par rapport à la clôture de lundi, journée où il avait déjà perdu 5,52 dollars. Le baril de «light sweet crude» (même échéance) s'échangeait à 48,53 dollars à New York, en baisse de 75 cents par rapport à la veille. Il est à rappeler que le prix du baril de brut a fondu de près de 70% depuis ses records de juillet à près de 150 dollars (147,50 dollars à Londres, 147,27 dollars à New York). Z. A.