Les cours du pétrole ont repris leur mouvement haussier durant la semaine écoulée pour s'établir à environ 68 dollars le baril jeudi passé. Ce mouvement haussier coïncide avec l'approche de la Saison Driving aux Etats-Unis qui est toujours marquée par une forte consommation d'essence, une saison qui démarre au mois de mai. De plus les capacités de raffinage n'ont pas encore été restaurées complètement après les dégâts subis lors du passage des cyclones Katrina et Rita. Ces capacités étaient déjà considérées comme insuffisantes par le marché qui connaît une forte demande avec la poursuite de la croissance économique aux Etats-Unis. Le marché du pétrole est porté par celui de l'essence aux Etats-Unis vu la demande qui se porte sur le pétrole brut de qualité légère et qui est très prisé par les raffineries. A la faiblesse des capacités de raffinage s'ajoutent aussi les travaux de maintenance que connaissent plusieurs raffineries Mercredi dernier et dans son rapport hebdomadaire, le département américain de l'Energie a fait état d'une baisse des stocks d'essence de 4,4 millions de barils alors que les analystes du marché misaient sur une baisse d'environ 1,5 million de barils. La baisse a été trois fois supérieure aux attentes et aux prévisions. Les stocks de pétrole brut ont par contre encore augmenté. Ils ont progressé de 2,1 millions de barils.Tandis que les stocks de produits pétroliers distillés ont baissé de 2,6 millions de barils. Dans le même rapport, le département américain de l'Energie considère que le mois d'avril va être difficile pour la reconstitution des stocks d'essence. Le rapport a noté un ralentissement de l'activité dans les raffineries américaines qui fonctionneraient à 85,9 % de leurs capacités. Habituellement, c'est durant ce mois que les réserves américaines progressent de 3 millions de barils. Mais note le même rapport, il a été fait état par des analystes des prévisions de travaux de maintenance beaucoup plus importants que les années précédentes dans les raffineries. Ce qui pourrait donner lieu à une chute dramatique des stocks, selon le département américain de l'Energie. Une baisse des stocks encore plus importante devrait porter les cours vers des niveaux plus élevés et pourrait amener l'Agence internationale de l'énergie à faire appel aux réserves stratégiques de ses pays membres en prétextant la pénurie d'essence. Si l'on prend en compte les conclusions du département américain de l'Energie, le mois d'avril s'annonce très chaud pour le marché surtout que la saison des départ en vacances s'approche et les prix pourraient s'installer au-dessus de la barre des 65 dollars. Un autre facteur important est l'entrée en vigueur d'une nouvelle réglementation sur les additifs pour les carburants. En été, les raffineurs doivent remplacer l'additif MTBE, considéré comme trop polluant, par de l'éthanol. L'introduction de cette nouvelle réglementation et son début d'application ralentiraient certainement la production en créant des goulots d'étranglement sur le marché des carburants. Mercredi, jour de la publication des chiffres des stocks, le prix du baril est passé au-dessus des 67 dollars. Jeudi, les effets des chiffres des stocks continuaient à influer sur le marché tandis que les analystes n'hésitaient pas à évoquer la probabilité d'une pénurie d'essence en été sur le marché américain. Ces inquiétudes ont encore fait grimper les prix et le baril de pétrole a dépassé la barre des 68 dollars. Jeudi à Londres, le brent avait dépassé en séance les 68 dollars pour atteindre 68,24 dollars le baril. Cela n'était pas arrivé depuis sept mois. Depuis le record du mois d'août 2005 où il avait atteint 68,89 dollars le baril. A New York, le light sweet crude est monté jusqu'à 67,94 dollars le baril. Le 30 août 2005, il avait atteint 70,85 dollars le baril. Mais vendredi, le marché s'est calmé après que la compagnie Shell a annoncé son intention de faire redémarrer la production sur le champ offshore de EA au Nigeria. Le champ EA qui a une capacité de 115 000 b/j est à l'arrêt depuis le mois de février. Après cette annonce, les prix ont amorcé un recul d'un dollar. Actuellement, la production de Shell au Nigeria connaît un manque à gagner de près de 500 000 barils par jour à cause des attaques menées contre ses installations par les militants du Delta. De plus, son pétrole de qualité légère est très demandé par les raffineries américaines. A un degré moindre, le conflit entre l'Iran et les pays occidentaux influe également sur le marché. Vendredi, les prix du baril tournaient autour de 67 dollars. A New York, le brent était coté à 67 dollars le baril vers 15 h GMT, tandis qu'à New York le light sweet crude était à 67,15 dollars. La tendance au-dessus de la barre des 65 dollars s'est maintenue durant la semaine.