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Les Algériens entre plaisir de la plage et ferveur du Ramadhan
Le mois de Jeûne coïncide encore cette année avec la saison estivale
Publié dans La Tribune le 22 - 07 - 2013


Reportage réalisé par
Badiâa Amarni

Dimanche 14 Juillet 2013. Il est 14 heures 30 en ce cinquième jour du Ramadhan qui intervient encore une fois en pleine saison estivale. La météo annonce 32°. Les plages, presque désertes les Ramadhans précédents, à cette heure de la journéene désemplissent pas même si ce n'est pas le grand rush connu en cette période de l'année.
Nombreux sont les citoyens rencontrés à la plage R'mila à Bab El Oued. Il est vrai que la majorité sont présents juste pour promener leurs enfants et les faire profiter de la mer, mais certains n'ont pas pu retenir leur envie de se baigner histoire de se rafraîchir, car il est pratiquement impossible pour beaucoup de gens de rester au bord de l'eau sans pouvoir en profiter. Des enfants que nous avons interrogés nous ont fait par de leur soucis de bien accomplir leur jeûne. Nous apprenons qu'ils ont profité de la présence d'un homme barbu «Akhina» pour discuter avec lui et lui demander s'ils peuvent nager. Tout contents ils disent que cet homme leur a expliqué qu'ils peuvent nager en faisant simplement attention à ne pas boire l'eau qui risque de provoquer la rupture du jeûne. Venus de Bouzaréah, ces enfants, qui ont fait le déplacement à pied jusqu'à cette plage, n'ont pas caché leur joie de profiter pleinement de leur après midi. Lyes, Syphax, Lotfi, Hakim, Mohamed et Amine se sont ainsi précipités pour nager encore, tout fiers de ne pas perdre leur temps. Chirine 13 ans est elle aussi venue avec son père, sa sœur Sarah, de même que sa voisine Romaissa. Elle dit qu'elle adore la plage et que c'est elle qui a demandé à son papa de l'y emmener pour passer du bon temps. Tout comme son papa, elle dit qu'on peut nager mais qu'il ne faut pas plonger sinon on risque de boire involontairement de l'eau et être obligés de refaire son jeûne pour une période de 60 jours. «Difficile de le refaire, alors je nage en faisant attention à sortir ma tête de l'eau», lance-t-elle.

Nager la tête sur l'eau
Les avis des plus grands sont aussi partagés entre ceux qui disent que ce n'est pas bien de nager et ceux qui disent ne pas se soucier et font ce qu'ils sentent bon de faire. Le père de Chirine dit qu'il avait demandé l'avis d'un religieux. «Il m'a expliqué que je peux nager sans plonger au risque de rompre mon jeûne». Un autre jeune homme, Yacine 45 ans travailleurs dans une fonderie à la Snvi où la chaleur est à 4990° nous confie que pour changer de la température de son lieu de travail, il a préféré venir se rafraîchir à la plage. «Je suis pratiquant mais cela ne m'empêche pas de nager pour autant, et si je me trompe je demande au bon Dieu de me pardonner, mais c'est impossible de rester toute la journée sans se rafraîchir». Djamel 43 ans dit également qu'il ne trouve aucunement de problème pour nager. Miloudi, retraité ancien fonctionnaire au port d'Alger, explique lui aussi que «la nage n'a jamais été un péché». Adossé à un rocher pieds dans l'eau, les bras croisés, portant casquette et lunettes de soleil, il précise qu'il nage tous les jours depuis le début du mois de jeûne. «Je me sens très bien dans ma peau et c'est l'essentiel». Les femmes, sont moins nombreuses sur cette plage populaire d'Alger, mais elles ont aussi leur avis sur la question. Cherifa, 65 ans, célibataire endurcie accompagne ses deux neveux. Assise sous un parasol, elle nous fait savoir qu'elle ne nage jamais et que ce n'est pas en période de jeûne qu'elle va commencer à le faire. Une autre jeune fille signale que c'est de passage à Bab El Oued qu'elle a cédé au caprice de sa petite nièce émigrée qui voulait descendre à la plage. D'ailleurs, la petite fille ne nage pas car ce n'était pas au programme et ne porte donc pas son maillot.
Cela ne l'a pas empêchée de se rafraîchir à sa manière !
Avant d'atteindre la plage R'mila, où les maîtres nageurs ne baissent pas vigilance en cette période, nous avons rencontré une femme en train de promener ses deux enfants sur la placette El Kettani. Originaire de Saïda, elle se retrouve à Alger pour avoir évacué sa mère à l'hôpital d'Aïn Naâdja. Profitant de sa présence au niveau de la capitale, elle est sortie pour prendre un peu d'air. Pour elle, nager n'est pas à l'ordre du jour. Deux jeunes garçons de 13 et 11 ans, rencontrés également à la place El Kettani, regardaient de loin la mer, avec dans les yeux l'espoir de renouer avec elle très bientôt. Pour eux, il n'est pas possible de nager car même si on ne boit pas l'eau de la mer elle pénètre par les oreilles ce qui provoque la rupture du jeûne. Habitués à nager tout l'été, ces deux bambins disent que le Ramadhan c'est bien mais qu'ils sont pressés de reprendre leur routine de nager de bon matin et jusque tard en fin de journée.
Au loin, au niveau de la plage Padovani, trois jeunes hommes nagent en plongeant des rochers sans se soucier pour autant que ce soit interdit ou non, comme c'est le cas pour nos deux bambins. Sur cette plage interdite pourtant à la baignade, nous rencontrons un pêcheur qui passe son temps en s'adonnant à son hobby qui est la pêche. «Je suis là jusqu'à 18 heures, j'essaye de passer le temps à ma manière, puisque je ne peux pas nager», nous confie-t-il avec beaucoup de calme, propre aux pêcheurs. Dadi, c'est son surnom, 33 ans, chômeur de son état prend tout son temps à façonner l'hameçon avant de le lancer au loin, et attendre qu'un beau poisson soit pris, qui fera le bonheur de sa famille à la rupture du jeûne.
A la plage Deux Moulins il y a aussi du monde qui nage, des enfants pour la plupart. Ils barbotent, joyeux, dans l'eau sous l'œil vigilant de leurs parents. Interrogés, les citoyens qui remontaient après une bonne baignade, nous font savoir que «la plage est tout simplement trop belle». Et elle l'a été en cette journée où la chaleur est au rendez-vous. Mais à peine on a fini d'aborder, avec les citoyens rencontrés, l'aspect de la sécurité au niveau de ce site que voilà que nous avons fait objet d'une tentative de vol. Deux jeunes voleurs, et de retour dans le véhicule de service, tentent de nous soustraire le sac à main à travers la fenêtre, mais fort heureusement que nous le tenions tellement fort qu'ils n'ont pas réussis à le subtiliser. Qu'à cela ne tienne, les deux voleurs, sortis de nulle part ont pris la fuite en regrettant sans doute d'avoir raté leur forfait cette fois ci. Mais pour nous autres, il faut être vraiment naïf pour croire que les voleurs oublient leurs mauvaises habitudes en ce mois de ferveur et de piété ! La vigilance doit donc être de mise !

A la plage La Réserve, détente et prière au rendez-vous
Arrivée à la plage La réserve, appelée aussi La marinière, au niveau de Rais Hamidou (Ex-La Pointe Pescade), nous constatons qu'une belle ambiance y règne. Beaucoup de monde nage, des enfants, des jeunes et des moins jeunes. Certains nagent la tête sur l'eau tandis que d'autres plongent simplement. Des jeunes sur le sable jouent aux dominos, d'autres s'adonnent à une belle partie de football ou de Beach Ball. Histoire de passer le temps. Car les journées de jeûne sont tellement longues cette année. Perdue ainsi dans ce décor, notre attention a été attirée par ce jeune homme qui se lève, enroule une serviette autour de sa taille et met une autre sur le sable et commence à faire sa prière. Il reprend place parmi ses copains et poursuit sa partie de jeux. Quelques instants plus tard, c'est tout le groupe au nombre de sept qui se lève pour une prière en «Djamâa» (de groupe). Comme quoi chaque chose à sa place : la plage, la nage, le jeu et la prière ! Deux femmes remontent les escaliers avec deux enfants. Interrogées sur leur journée, l'une d'elle nous dit spontanément «Tferchekna» (on s'est rafraichies) et la mer est trop belle ! «Sans nager nous avons profité de l'ombre et de la brise marine pour quatre heures de temps», disent ces femmes qui visiblement sont venues du sud du pays.
Deux jeunes hommes arrivent à bord d'une voiture qu'ils garent non loin des escaliers menant à cette belle crique. Tellement pressés de plonger, ils n'ont même pas pris le temps de s'arrêter pour répondre à nos questions. Effectivement, au loin devant un rocher, ils installent aussitôt arrivés leurs chaises et leurs serviettes avant de se jeter à l'eau pour une sensation de fraîcheur assurée et dont ils ont été privés sans doute durant leur journée de travail. Nous rencontrons à cet endroit Ami Bouzid 78 ans, qui a évoqué un peu l'histoire de ce quartier de La Pointe. Selon lui, «l'endroit est appelé La réserve parce qu'on y stockait du charbon au temps du colonialisme». Ami Bouzid confie que personne ne pouvait s'aventurer dans ce quartier exclusivement européen, où vivaient les colons bourgeois. Aujourd'hui, «l'endroit est complètement délaissé et l'entretien laisse à désirer y compris pour les habitants qui sont propriétaires de ces belles demeures», souligne-t-il. Seulement, poursuit-il, «il ne faut pas perdre de vue le pouvoir d'achat de l'Algérien aujourd'hui, et pour entretenir ou réhabiliter une maison il faut beaucoup d'argent et les citoyens aux bourses moyennes et avec de nombreux enfants à nourrir ne pensent qu'à remplir le couffin sans se soucier de l'apparence des habitations». Nostalgique, il nous confie qu'il garde «en mémoire le souvenir d'un très beau quartier, paisible et surtout propre».
Deux heures avant l'Iftar (rupture du jeûne), nous atteignons la plage Ali-La Pointe (ex-Franco), toujours dans la commune de Rais Hamidou. Il est à peine 18 h, le soleil tape encore fort. Le petit front de mer grouille de monde qui a préféré regarder de haut cette grande bleue. Impossible de trouver place sur les bancs publics aménagés à cet effet.

Des citoyens soucieux de la préservation de l'environnement
D'ailleurs beaucoup se sont assis à même le sol. En bas, sur la plage le temps est à la nage et au loisir. Deux barques quittent le rivage, à notre arrivée, emmenant deux femmes pour une belle promenade. Rafraîchissement garanti en cette journée chaude. Zoubir, 46 ans, fonctionnaire à l'APC de La Pointe, nous a fait part de son souci de voir autant de détritus sur la plage et de l'incivisme des citoyens. Il se rappelle et regrette le temps où des espèces de poissons étaient pêchées à cet endroit. «Moi-même je m'amusais dans le temps à pêcher des girelles (poisson osseux, de petite taille, de forme élégante, aux couleurs vives et brillantes, commun en Méditerranée), des demoiselles et bien d'autres espèces. Il y avait même des fossiles. Allez les trouver maintenant !» nous lance-t-il «déçu de la régression» qu'a subie l'Algérie à tous les niveaux. Constat qu'il fait surtout après 17 ans d'émigration à Barcelone avant de revenir au pays. Pour ce jeune homme c'est aux adultes de donner l'exemple aux enfants qui sont l'avenir de l'Algérie. «Il faut apprendre aux tous petits l'importance de préserver l'environnement sinon on court à notre perte» insiste notre interlocuteur. Ce dernier n'a pas manqué aussi de parler de l'aménagement du port dont les travaux sont en cours et qui «faussent le décor». Et de regretter tout comme Ami Bouzid, le bon vieux temps ou cette plage était très belle et surtout propre. «Il faut des gens compétents aux postes de commandes pour bien gérer et faire face aux situations». L'inconscience et l'incivisme des citoyens sont revenus tel un leitmotiv sur les lèvres du jeune Zoubir, qui semble beaucoup préoccupé par l'environnement. «Il faut un minimum de poubelles et les gens doivent prendre leurs déchets une fois la plage quittée, pour la laisser propre». Nous laissons ainsi Zoubir à ses rêveries de voir tout le monde se soucier de la propreté de son quartier et nous poursuivons notre chemin jusqu'à atteindre la plage de Sidi Fredj. Mais, de passage tout le long de la côte, nous remarquons des citoyens remonter des différentes plages avec sur leurs épaules de simples serviettes et sans doute beaucoup de fraîcheur.
Arrivés à 19h 30 à la plage de Sidi Fredj, le constat est le même. Les citoyens remontent de la plage après avoir passé un après-midi de détente et de loisir. A peine le temps de se reposer et d'attendre l'appel à la rupture du jeûne.
Retour sur les lieux à 23 h, après la prière des Taraouih. La plage de Sidi Fredj grouille de monde. La sécurité est au rendez-vous, nous renseignent ces groupes de femmes qui se baladent seules sur le front de mer et celles qui ont pris place sur la plage. La présence de nombre important de gendarmes pour sécuriser l'endroit semble à l'origine de cette confiance qui y règne. Les familles passent du bon temps et restent jusqu'à une heure tardive de la soirée, jusqu'au S'hour pour certaines. Nous avons posé la question à beaucoup de personnes qui nous ont fait part de leur satisfaction devant le dispositif de sécurité mis en place. «C'est bien organisé et je profite de mon temps avec mon mari et mes enfants». Des tables bien garnies pour beaucoup, thermos de thé et de café, Kalb Elouz et autres friandises sont servies pour les membres de la famille comme si c'était à la maison. En guise de décor des chandeliers de fortune façonnés avec de petits sacs en papier remplis de sable dans lequel est plantée la bougie, donnant ainsi une belle couleur jaune scintillante. Romantisme assuré pour ceux qui savent saisir ces moments !
Beaucoup de personnes nagent. Une jeune femme le fait avec sa petite nièce qui ne veut pas du tout sortir de l'eau. «J'adore nager», nous lance la petite Sirine, 6 ans, toute joyeuse de barboter dans l'eau. Sa tante dit qu'elle ne supporte pas l'eau qui est un peu froide mais qu'elle n'a guère le choix devant le caprice de sa nièce. Un groupe de jeunes, venus des Eucalyptus nous ont fait part de la cherté des services. Une famille entière ne peut se permettre une table à 400 DA, des chaises à 100 DA, et un parasol entre 300 et 400 DA, sans compter le parking à 50 DA. D'ailleurs, on n'ose même pas s'asseoir, car nous savons qu'on risque d'être renvoyés par les concessionnaires. «On plonge à peine et on repart», nous dit l'un d'entre eux qui tient les affaires du groupe entre ses mains.

Rupture du jeûne au bord de l'eau à Sidi Fredj
Nous continuons notre promenade, et nous rencontrons un ancien maître-nageur qui n'a pas manqué d'évoquer le risque de nager la nuit. La Protection civile est effectivement présente sur la plage jusqu'à 19 heures. Au-delà de cette heure, les baigneurs prennent des risques, surtout que la plage n'est pas bien éclairée.
Au bout de notre ballade nocturne, nous découvrons une belle Kheima, à l'extrémité de la plage de Sidi Fredj, non loin de l'Hôtel Riadh. Les odeurs du thé fumant et du narguilé chatouillent le nez des passants. Kacem son gérant, nous a appris que cette tente est plantée à ce même endroit, chaque été, depuis 3 ans. Il nous a aussi appris que des familles viennent faire leur rupture du jeûne sur la plage. Elles étaient au nombre de six ce dimanche, a-t-il fait savoir. Nous quittons la plage au rythme de la chanson de Céline Dion et Garou, Sous le vent berçant les estivants qui profitent d'une belle brise qui souffle.
Le lendemain nous revenons et rencontrons deux familles qui ont dîné sur place. Les concessionnaires de ces plages leur ont offert gracieusement tables et chaises pour s'installer et manger tranquillement, tout en profitant de la fraîcheur. «C'est un plaisir de rompre son jeûn au bord de l'eau», nous confie Chahra, venue avec son mari, ses deux enfants et sa petite nièce. Pour elle, ça change de la routine mais surtout de la chaleur de la cuisine. «Manger comme ça au bord de l'eau ouvre l'appétit». Son mari, Djallal, qui adore la nature et l'aventure, chose somme toute naturelle pour un sportif (il est basketteur) avoue qu'il apprécie ce genre de sorties et que même la veille ils ont fait la rupture du jeûne à ce même endroit. «Nous sommes arrivés sur les lieux vers 19 h, et nous avons profité pour nager et prendre du bon temps avant de dîner». Au menu bien sûr Chorba, et autres plats qui accompagnent le dîner du Ramadhan. «Vous savez, il suffit de très peu pour passer des moments agréables», nous dit Chahra dont le sourire ne quitte jamais les lèvres. Elle explique qu'elle aurait aimé arriver un peu plus tôt mais boulot oblige, elle a dû rentrer à la maison et faire la cuisine avant de venir. Chahra et son mari ont insisté sur l'accueil chaleureux que leur ont réservé les concessionnaires de la plage, et surtout sur la sécurité qui y règne.
Une autre famille, un couple et deux jeunes filles, nous ont aussi fait part de leur joie de dîner pour la première fois au bord de la plage. Et ce ne sera pas la dernière, explique le jeune homme venu de Telemly. Dorénavant chaque Lundi-c'est mon jour de repos- je viendrai ici pour prendre un bol d'air frais.
Il règne, en effet, une très belle ambiance à Sidi Fredj, endroit touristique prisé par les Algériens et les familles, longtemps privées à cause de la décennie noire, renouent avec les sorties nocturnes et profitent pleinement de leur temps. Et c'est aussi le cas au niveau de nombreuses plages de l'Algérois.
B. A.


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