Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Darfour : 250 000 personnes ont fui les violences armées La situation humanitaire se dégrade dans l'indifférence générale de la communauté internationale
Le drame vécu par les Soudanais qui vivent dans la région du Darfour ne semble plus inquiéter la communauté internationale. Un nouveau pic d'alerte a encore été enregistré cette semaine par les rares organismes humanitaires qui tentent de porter secours à des populations perdues au milieu de ce vaste territoire du nord-ouest soudanais, où les violences tribales et la guerre opposant des rebelles aux autorités de Khartoum sont à l'origine de déplacement de dizaines de milliers de personnes. Et c'est encore le PAM (Programme alimentaire mondial) qui lance son SOS pour pouvoir poursuivre sa mission devant la démission générale de la communauté internationale dont l'aide financière, alimentaire et médicale ne cesse de diminuer depuis quelques mois. Mardi soir, le directeur du PAM au Soudan, Adnan Khan, a affirmé sa profonde préoccupation face à la dégradation de la situation sécuritaire au Darfour, en guerre depuis dix ans. «Nous sommes profondément préoccupés par la situation en cours qui menace la sécurité alimentaire, déjà, fragile dans cette région», déplore M. Khan tout en rappelant que «c'est la saison où les habitants devraient être en train de planter et de travailler dans les fermes», lit-on dans un communiqué publié par le PAM. «Au lieu de cela, ils fuient leurs villages, un nombre significatif d'entre eux ayant même trouvé un abri dans les camps de réfugiés au Tchad voisin», poursuit-il. Selon l'organisation, 250 000 civils auraient déjà fui leur village depuis le début de l'année, a enregistré l'ONU. Pis, ces violences menacent même la vie et l'activité des organisations humanitaires qui ne bénéficient parfois d'aucune sécurité lors de l'acheminement de l'aide alimentaire et médicale. Les affrontements intertribaux sont aussi à l'origine des difficultés rencontrées par les organismes humanitaires, principalement le PAM. «Les affrontements intertribaux ont mis à rude épreuve la capacité du PAM à nourrir les familles vulnérables, selon un rapport de l'agence onusienne», a indiqué le communiqué du PAM, publié hier et repris par les agences de presse. Il faut rappeler qu'au Soudan la majorité des opérations du PAM se déroulent au Darfour, où l'agence a prévu de nourrir 2,7 millions de personnes depuis le début de l'année. Au moins 1,4 million de personnes d'entre elles vit dans des camps pour déplacés. Avec les récents déplacements, le nombre total de personnes recevant de l'aide au Darfour devrait dépasser les 2,9 millions, selon toujours les chiffres officiels de l'Organisation des Nations unies. Depuis le début de l'année en cours, de violents combats ont été signalés, à travers plusieurs localités du Darfour. Ces combats opposent l'alliance rebelle et l'armée soudanaise appuyée par les milices au Darfour. Mais les forces africaines et internationales de maintien de la paix n'échappent pas à ce regain de violence. L'Opération hybride Union africaine-Nations unies au Darfour (Minuad) a subi plusieurs attaques dont la plus récente est celle survenue cette semaine à proximité de Labado, dans l'Est-Darfour, où une patrouille de Casques bleus a été prise dans une embuscade tendue par des assaillants armés non identifiés. «Trois Casques bleus ont été blessés dans l'échange de tirs. Un assaillant a été tué et son corps a été remis aux autorités gouvernementales», a noté un communiqué de l'ONU. R. I./Agences.