Par A. Lemili Selon les prévisions météo fournies par la station régionale de Constantine, la température devait culminer à 41°. Bien évidemment, nombreux sont ceux qui ne partagent pas l'optimisme de telles prévisions parce qu'ils sont, passez-nous l'expression, au contact direct du soleil pour leurs activités professionnelles pour certains, notamment les tenants d'étals de fruits et légumes à ciel ouvert, par nécessité pour ceux qui s'y rendent pour leurs commissions. A titre d'exemple au cours de la journée de vendredi où n'étaient annoncés que 37° il paraissait pour le moins impossible qu'il ne faille pas rajouter au minimum deux degrés aux prévisions officielles lesquelles, soudain, semblaient franchement très théoriques et il suffisait pour cela d'aller constater de visu la réalité dans les différentes artères du chef-lieu de wilaya ou encore une partie des communes environnantes parmi les plus importantes comme Aïn-Smara ou Khroub. A 11h du matin, les piétons visibles pouvaient se compter sur les doigts de deux mains alors que rares étaient les véhicules qui d'habitude noyaient les chaussées et rendaient le trafic impossible. Mieux encore, pour la prière du vendredi, bien des personnes ont mis de côté leur désir de se rendre à la mosquée où elles avaient habitude de s'y rendre et qui se situerait à un ou deux kilomètres de leur lieu de résidence. Elles ont jugé plus opportun de remplir leurs obligations religieuses dans la mosquée de la cité même s'il y avait risque qu'elle soit bondée. Comme d'ailleurs celles qui auront choisi d'accomplir la prière du vendredi dans leur domicile, notamment pour ceux âgés ou encore sujets à maladies chroniques. Par ailleurs bien des commerçants ont décliné le service fait par les distributeurs de dérivés de produits laitiers comme les yaourts, les crèmes, le petit lait ou encore le poulet pour les bouchers, considérant que même si le transport était effectué par camion réfrigéré il demeurait peu évident que les produits gardent leur fraîcheur pour ne pas dire n'avaient pas déjà tournés. L'un des commerçants considérant d'ailleurs «…qu'il est peu probable qu'ils (les distributeurs) aient gardé durant tout le trajet la réfrigération ouverte», confirmant ainsi tout haut ce que tout le monde pensait jusque-là tout bas sur le peu d'honnêteté de certains distributeurs de produits sensibles à la chaleur. Le pic de canicule de vendredi allait se faire également ressentir sous un autre aspect, dont le plus stressant était les coupures ininterrompues de courant électrique. Il en a été comptabilisé plus d'une douzaine dans certaines communes, des coupures qui ont fait craindre aux usagers l'endommagement de leurs équipements électroménagers et plus particulièrement les réfrigérateurs et climatiseurs. La distribution d'eau n'est pas demeurée en reste puisqu'en certains endroits celle-ci, comparativement au débit habituel, s'est nettement amoindrie et parfois rompue. Une fois le jeûne interrompu, les rues se sont vite remplies quoiqu'il n'y ait pas un seul souffle d'air, bien au contraire l'air ambiant était à la moiteur, un cas de figure inhabituel pour les Constantinois qui mettent cela sur le compte de l'émergence d'un nouveau microclimat né de l'importance graduelle que prend le barrage de Beni Haroun. Exceptionnellement et d'autant plus que c'était le week-end, les commerces dans quelques communes comme celle du Khroub n'ont baissé rideau qu'au lever du jour. Au même titre d'ailleurs que les cafés et qu'un méga-espace commercial ouvert pour le mois de Ramadhan et éventuellement jusqu'à la fête de l'Aïd Es-Seghir à hauteur d'un groupe de cités populeuses. Quoiqu'il en soit, à 41° comme annoncé par la météo ou nettement plus comme l'affirment les gens, la journée d'hier a démarré effectivement très chaude dès 8h du matin, les mêmes personnes jugeant plus sûr de faire leurs achats dans la demi-heure qui suit et de rentrer chez eux. Soulignons enfin que le temps, toujours selon les prévisions de la station régionale, devrait revenir à la clémence et une température de saison à partir de lundi. A. L.