Lasse d'attendre la satisfaction des revendications des travailleurs du secteur, la Fédération des travailleurs de la santé, affiliée à l'Ugta, monte au créneau. Elle dénonce le parti-pris de l'administration centrale en faveur des syndicats autonomes et l'importance qui leur est accordée en tant que partenaire social, au dépend du syndicat historique. La correspondance adressée par le directeur du cabinet du ministère de tutelle, à tous les directeurs de la santé publique de wilayas, au sujet d'une visite d'une délégation de l'Union nationale des personnels de la santé, relevant du Snapap, a réalisé l'effet de la goutte qui a fait déborder le vase auprès de la Centrale syndicale. «Une suite favorable a été accordée à la demande de Lakhal Amar, président de l'Union nationale des personnels de la santé, affiliée au Snapap, afin d'effectuer des visites dans le cadre de la continuité du dialogue social», indique la correspondance, qui demande aux DSP de recevoir et de travailler en coordination avec le syndicat pour la mise en œuvre du programme des visites. Lors d'une réunion convoquée dans l'urgence, la Fédération des travailleurs de la santé, en présence de plusieurs syndicats nationaux (médecins, médecins spécialistes, anesthésistes, pharmaciens, biologistes et des corps communs), a dénoncé ce qu'elle a qualifié de «dépassement» de la part de l'administration centrale et d'ingérence dans l'exercice des activités syndicales. Son secrétaire général, Ahmed Rouibi, a estimé que par cette action «irréfléchie et irresponsable» le partenaire a fait abstraction de cinq années de travail, en relevant la non-satisfaction des doléances des corps communs. Et ce, avant d'appeler l'administration à prendre en considération les réclamations en question avant la prochaine rentrée sociale. «L'Ugta a toujours assumé son rôle de défense des intérêts des travailleurs et le restera toujours», a-t-il indiqué, en guise de réponse à l'administration. Pour sa part, le secrétaire national chargé des relations générales, Ahmed Guettiche, en tant que représentant du secrétaire général de l'Ugta, a mis en exergue les conditions particulières, nationales et régionales de cette réunion, devant être consacrée à l'évaluation du travail de la centrale ouvrière en direction du secteur. Avant qu'intervienne cette correspondance, qui a rendu urgent sa tenue, a-t-il souligné. «L'Ugta n'est pas restée en spectatrice devant les événements qu'a connu le pays, mais, lorsque ce dernier traversait une conjoncture difficile, nous avons privilégié le dialogue social, et sa stabilité, mettant de côté nos revendications», a-t-il rappelé ajoutant que «cela donnait à penser à certaines parties et partenaires, qu'il s'agit d'une faiblesse de notre part». Il rétorqua : «C'est une erreur, de leur part. Nous avons préféré agir dans le respect des lois de la République, notamment la loi 90/14 relative à l'exercice de l'activité syndicale, qui punit également toute entrave à la liberté syndicale», a-t-il fait remarquer avant de poursuivre que les négociations n'ont pas eu pour effet de régler les problèmes soulevés. Aussi, le secrétaire national de l'Ugta s'est interrogé sur les raisons profondes de l'immixtion de l'administration dans les affaires syndicales, en privilégiant un partenaire sur l'autre. Surtout a-t-il, fait remarquer en la période actuelle. «S'ils veulent amener l'Ugta à porter atteinte à la stabilité et la paix sociale du pays ils se trompent dans leurs calculs. Depuis sa création, la centrale syndicale a adopté la ligne ‘'novembriste'' et œuvré pour les intérêts supérieurs de la nation», a-t-il lancé, avant de réitérer son appel à l'administration pour renouer le dialogue autour des amendements relatifs aux revendications en suspens, notamment le statut des corps communs. A. R.