La section France du réseau Migreurop a dénoncé, hier, «les exactions policières» au Maroc à l'encontre des migrants clandestins venus de pays subsahariens pour tenter de rallier l'Europe, parlant de «chasses à l'homme» qui atteignent «une ampleur sans précédent» ces dernières semaines. Ces «chasses à l'homme ont principalement lieu dans les villes du nord du pays : le 27 juillet, 140 migrants ont été interpellés autour de la ville marocaine de Nador, et quelques jours plus tôt, le 24 juillet ce sont près de 300 migrants qui ont été arrêtés dans le quartier Boukhalef à Tanger», a détaillé le communiqué du réseau, rendu public à Paris. «Ces traques donnent lieu à des scènes humiliantes voire inhumaines et personne n'est épargné et ces violations entraînent la mort de nombreux migrants», affirme Migreurop. «A Tanger, une mère sénégalaise avec son enfant âgé de deux ans, a été violentée en pleine rue par les forces de l'ordre pour être conduite presque dénudée dans un camion policier en vue de son refoulement à la frontière marocaine», poursuit Migreurop dans son témoignage. Aux alentours de Nador, une réfugiée «a été contrainte d'abandonner son bébé de sept mois dans la forêt, une autre y a laissé des jumeaux, âgés de trois ans», rapporte encore ce réseau citant des associations locales. «Sous pression et en toute impunité le Maroc exécute avec zèle les exigences de l'UE, qui se défausse ainsi allègrement de ses responsabilités, sans se soucier des conséquences de cette externalisation en cautionnant ces actes», déplore le réseau. Le réseau Migreurop qui rassemble chercheurs et militants des droits de l'Homme, regroupe 44 associations d'Europe et d'Afrique. Il a participé au Forum social mondial de Bamako (Mali) et signé en janvier 2006 l'Appel de Bamako pour le respect et la dignité des migrants.