Des centaines de Subsahariens ont été arrêtés, mercredi matin, à Tanger et transférés la nuit même vers Oujda (Maroc oriental), puis abandonnés sur la frontière algérienne (Ouest). Mercredi, très tôt le matin, des rafles ont eu lieu à Tanger (nord du Maroc) dans le quartier de Boukhalef, au cours desquelles des centaines de personnes ont été emmenées directement dans des bus vers Oujda, selon des informations émanant d'organisations des droits de l'homme marocaines. Parmi ces migrants, il y avait des femmes enceintes, des mineurs, des demandeurs d'asile, des réfugiés, des personnes en règle et des blessés… Selon les mêmes informations, une personne serait décédée, mais les témoignages entourant les circonstances du décès ne sont pas claires. Tard le soir, une grande partie de ces refoulés se sont retrouvés à Maghnia (14 km d'Oujda) et dans les villages frontaliers limitrophes. En fait, cette façon de procéder n'est pas nouvelle chez les autorités royales, puisqu'une fois arrêtés sur le sol chérifien, les migrants irréguliers, et fait grave, même ceux établis légalement au Maroc, sont régulièrement «fourgués» de nuit vers l'Algérie, en témoignent les refoulés eux-mêmes. Déboussolés, sans argent ni documents, ils élisent domicile sur les berges de l'oued Jorgi à Maghnia, avec le fort espoir de rebrousser chemin vers le pays des Commandeurs des croyants. Au mois de mai dernier, la Commission européenne, en partenariat avec les gouvernements italien et algérien et des organisations des droits humains, a organisé, à Tlemcen, un atelier sur le retour volontaire de ces migrants. Apparemment, les autorités chérifiennes ont trouvé la parade pour aider les Subsahariens en situation illégale à rentrer chez eux, celle de piétiner toutes les lois universelles concernant la question migratoire…