Dans le secteur des activités agricoles B. H. est un agriculteur connu à Constantine, notamment pour ses compétences professionnelles et son franc parler, lesquels lui ont d'ailleurs permis d'être élu à la Chambre d'agriculture mais c'est aussi une personne outrée qui nous parle d'une «inéluctable catastrophe humaine qui se profile pour les deux mois à venir si les pouvoirs publics ne prennent pas les mesures qui s'imposent pour endiguer et surtout réprimer une pratique qui consiste à ‘‘noyer'' à hauteur de la commune du Khroub et ses environs des espaces destinés à la culture maraichère et autres fruits de saisons comme le melon et la pastèque d'eau usées». Notre interlocuteur poursuit : «Les oueds sont furieusement pompés par recours à des motopompes dont l'activité ne s'arrête qu'une fois les eaux nauséabondes taries…ponctuellement parce que le pompage reprend une fois que les rejets domestiques de la nouvelle ville Massinissa renouvelés.» Pour mieux imager ses propos, l'agriculteur n'hésite pas à souligner que parfois ce ne sont plus des eaux mais littéralement «…un magma de déjections des populations de la nouvelle ville Massinissa qui est projeté sur les champs». Prenant au mot notre interlocuteur nous avons fait le déplacement sur tout le long du lit de l'oued en question pour constater qu'effectivement des agriculteurs, dont un bon nombre serait étranger à la région et ne fait que louer les espaces sujets à l'activité évoquée durant tout juste la saison estivale, utilisent des motopompes pour l'extraction de l'eau si tant est que le liquide à la limite solide qui repose sur le lit de l'oued en serait. Il y a lieu de souligner qu'il y a quelques semaines nous avions déjà attiré l'attention du vice-président de l'APC du Khroub sur une pratique quasi régulière à chaque fois que la canicule prend le pas sur une nature normale. Le Dr. Abdelhamid H., élu en charge du volet santé et hygiène de la commune nous a fait part de son étonnement et prenant l'engagement par la suite de s'inquiéter de la situation en dépêchant sur l'ensemble du parcours de l'oued une équipe qui veillerait à anticiper sur tout acte qui consisterait à irriguer les cultures maraichères et celles saisonnières à partir d'eaux impropres et surtout dangereuses pour la santé. Cela ne semble pas avoir été le cas et si tant est que des contrôles soient faits en ce sens, nous saurons qu'ils sont superbement éludés parce qu'ils se font aux heures administratives. Or, les fraudeurs démarrent le pompage de l'oued aux alentours de 18h si, plus machiavélique encore, ce n'est tout au long de la nuit. Les équipements sont généralement démontés dans la journée pour ne pas être visibles.Quoiqu'il en soit, les propos de B. H. pourraient sans doute paraître trop alarmistes dans la mesure où les mêmes mises en garde ont lieu chaque année en cette période et sont très souvent mises sur le compte de dénonciations exagérées et qualifiées, selon un raccourci qui ne tient pas la route, de faits de corbeaux et donc de dénonciations non fondées et calomnieuses. Une parade dont la particularité apporte effectivement de l'eau au moulin de ceux qui prennent la défense des indélicats exploitants des espaces évoqués mais qui néanmoins n'épargne en rien un potentiel risque de contamination endémique collective de consommateurs une fois les produits mis sur le marché. Si le risque en question ne s'est jamais manifesté dans la région c'est «parce que les produits sont écoulés dans d'autres régions parfois très éloignées», assurera B. H. lequel ajoutera que «les services de contrôle concernés et même ceux de la police font le déplacement sur place mais je ne vous cacherais pas qu'ils ne font pas leur travail et je ne m'étalerais pas sur les tenants et aboutissants de leur laxisme». A. L.