L'été demeure la saison au cours de laquelle la consommation de l'eau, sur le double plan AEP et irrigation, triple, voire quadruple. ce qui est une évidence, et à ce titre, les services de l'ADE et de la police des eaux ne peuvent répondre à toutes les sollicitations en dépit de leur expérience cumulée au fil des années. Si le problème relatif à l'alimentation en eau potable, eu égard à l'importance qu'il revêt, nécessite la mobilisation des personnels de tous les secteurs, celui lié à l'irrigation demeure une énigme de par sa complexité. En effet, la saison estivale est propice à la culture des fruits et légumes dits de saison et toutes les opérations gravitent autour de la disponibilité du précieux liquide. Faute d'une programmation adéquate, les agriculteurs ont souvent recours au pompage illicite pour irriguer leur lopin de terre où ils y cultivent les pastèques et les melons, deux produits nécessitant de gros investissements et dont les résultas sont tributaires en grande partie de la disponibilité de l'eau. Pour parvenir à leurs fins, les agriculteurs sont disposés à utiliser tous les moyens légaux ou illégaux car l'échec d'une opération de grande envergure entraînerait leur ruine. Dans ce contexte, ils n'hésitent pas à défier les agents de la police des eaux en effectuant le travail de nuit pour procéder au pompage illicite tout au long des cours d'eau à l'aide de pompes mobiles tractables. Ils restent à l'affût de la moindre information des mouvements des agents de la police des eaux, lesquels, pour les traquer, effectuent des inspections de routine en dressant des procès-verbaux fictifs qui induisent en erreur leurs responsables. Certes, quelques opérations de contrôle ont abouti à la confiscation des motopompes utilisées de jour pour l'irrigation illégale, mais la récidive est imminente car les intérêts sont conséquents. Dans de telles circonstances, même si la complicité des agents de la police des eaux n'est pas établie, force est de constater sur le terrain que les auteurs de tels agissements bénéficient d'une certaine faveur pour pouvoir accomplir leur besogne en toute quiétude car les rumeurs les plus invraisemblables circulent dans la région. Que ce soit le long de l'oued El-Hammam, aux alentours des barrages de Fergoug, de Ouizert ou de Chorfa, la situation est identique et le bruit des moteurs des motopompes en œuvre résonne de nuit. Lors des différentes sorties effectuées, les agents de la police des eaux ont essuyé des insultes et des agressions tant verbales que physiques ainsi que des menaces de la part des agriculteurs, décidés plus que jamais à s'imposer. Ils se disent disposés à s'acquitter des droits pour l'utilisation de l'eau afin d'irriguer leurs cultures car le système de citernage ou le goutte-à-goutte ne peut suffir, une option à écarter car le précieux liquide est réservé en priorité à l'AEP, sécheresse oblige. A. B.