«Beaucoup veulent faire croire que la justice algérienne n'a réagit qu'une fois que l'affaire a été instruite par la justice italienne et médiatisée à l'étranger. C'est faux et totalement faux», a dit haut et fort Belkacem Zeghmati, le procureur général près la Cour d'Alger, hier au cours d'une conférence de presse qu'il a animé afin de donner les avancées dans l'instruction de l'affaire «Sonatrach 2». Le procureur a tenu à expliquer à l'opinion publique la démarche de la justice algérienne depuis l'affaire «Sonatrach 1» jusqu'à celle de «Sonatrach 2», qui n'est en fait que l'extension de la première affaire. M. Zeghmati a alors rappelé que dans l'affaire «Sonatrach 1», le juge d'instruction avait demandé, dans le cadre d'un complément d'enquête, une commission rogatoire au juge français. La justice française, et vu la ramification de l'affaire et l'ampleur des renseignements demandés par la justice algérienne, a fractionné le dossier en deux. «Le juge français a ainsi envoyé une première réponse au juge d'instruction. Le deuxième volet de la commission rogatoire n'a été reçu malheureusement qu'après la fin de l'instruction dans le dossier de «Sonatrach 1» qui a été clôturé, le 12 septembre 2011. Le juge d'instruction a reçu les réponses du deuxième volet de la commission rogatoire en juillet 2012», a expliqué M. Zeghmati avant d'ajouter que dans la même période, des commissions rogatoires ont été adressées, à la justice algérienne, relatives au dossier Sonatrach. Il s'agit d'une commission rogatoire adressée par la justice suisse, datée du mois de mai 2012, qui demandait l'audition du principal inculpé dans l'affaire «Sontrach 1» et une copie du dossier de l'instruction. De même que la justice italienne a adressé une commission rogatoire, datée en mars 2012, demandant la confirmation de certains faits traités par la justice algérienne dans l'affaire «Sonatrach 1» et une copie de l'instruction de cette affaire. «Avec ces faits nouveaux et les informations recueillies avec les commissions rogatoires, le juge d'instruction n'avait que deux choix : intégrer les faits nouveaux dans le dossier de «Sonatrach 1» ou actionner la justice pour une nouvelle affaire et le choix a vite été fait. L'affaire «Sonatrach 1» était déjà devant la chambre d'accusation, il n'était donc pas possible d'intégrer les faits nouveaux. Ce qui aurait demandé de prolonger le temps de l'instruction alors que nous avions des accusés en détention provisoire dans la première affaire. Il a été alors décidé d'ouvrir un nouveau dossier nommé «Sonatrach 2» et la justice a été actionné le 14 octobre 2012», a expliqué le procureur général. Belkacem Zeghmati a encore une fois assuré que la justice algérienne, indépendante, ne subit aucune pression et travaille sereinement dans cette affaire. H. Y.