Chaque année, les fêtes de l'Aïd El Adha vont de pair avec le spectre du kyste hydatique. C'est que le risque d'avoir acquis une bête atteinte du kyste n'est jamais écarté, tout comme l'éventualité de trouver des fressures contaminées une fois le sacrifice achevé. Le même rituel reprend à l'approche de l'Aïd, à travers les campagnes de sensibilisation. Des campagnes qui ne touchent pas encore leur but tant la maladie est présente et constitue même «un problème majeur de santé publique», tel qu'il est affirmé dans le communiqué de presse du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. C'est devenu courant tant «les facteurs propices à la diffusion de cette maladie sont réunis», et pour faire front à cette grave maladie et l'empêcher de se propager, il est nécessaire d'adopter certaines précautions et d'en faire usage lors du sacrifice du mouton. Le recours aux services vétérinaires n'est pas encore dans nos mœurs, il faut le dire, et ce genre d'interventions par cette corporation connaît des limites. S'il est recommandé aux citoyens de s'adresser au vétérinaire de leur circonscription, il revient cependant à chacun d'en appeler à la prudence en procédant à une vérification de tous les abats et en enfouissant profondément ou en incinérant ceux qui sont suspectés de maladie. «La sensibilisation accrue de la population permettra sans nul doute de diminuer l'incidence de cette pathologie […]», précise le communiqué qui souligne les conséquences de la non-observance de ces règles ainsi que le coût de la maladie. Il y a lieu de noter qu'une permanence de vétérinaires sera assurée durant les deux jours de l'Aïd au niveau des communes et des abattoirs, en vue d'examiner les moutons sacrifiés et de prévenir le citoyen des différentes maladies notamment celles liées au kyste hydatique. C'est d'ailleurs pour répondre aux besoins des citoyens dans ce sens que le Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique a gelé son recours à la grève en se contentant d'une autre forme de protestation pendant ces deux journées (port de brassards durant leurs interventions dans les abattoirs et vulgarisation de leurs différentes missions à travers la diffusion de brochures). Selon le conseil national consultatif de ce syndicat, cette décision doit être appréhendée comme «une démonstration de bonne foi des vétérinaires» qui n'écartent pas toutefois le retour à la protesta dans le cas où leurs revendications ne seraient pas satisfaites. R. M.