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Frappe internationale contre la Syrie : la Ligue cautionne
Seuls l'Algérie et l'Irak se sont abstenus, le Liban a voté contre
Publié dans La Tribune le 27 - 08 - 2013

Les armes chimiques «utilisées» par le régime syrien, tout comme «les armes de destruction massive» de l'Irak en 2003, vont justifier une frappe internationale, qui se précise d'heure en heure. Surtout après le communiqué pondu par la Ligue arabe dont les délégués permanents ont accusé le régime syrien d'avoir mené l'attaque présumée à l'arme chimique près de Damas le 21 août. A l'issue de leur réunion extraordinaire au Caire, les représentants des pays arabes ont dénoncé un «crime horrible mené avec des armes chimiques internationalement interdites» dont ils ont fait porter «l'entière responsabilité» au régime syrien, appelant à en présenter les auteurs, des «criminels de guerre», devant la justice pénale internationale. Ils ont en outre appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à «surmonter ses divisions» pour mettre fin au «génocide mené par le régime syrien depuis plus de deux ans». Seuls l'Algérie et l'Irak se sont abstenus tandis que le Liban a voté contre cette décision de l'organisation panarabe, qui a suspendu fin 2011 la Syrie de ses travaux et ensuite attribué son siège à l'opposition syrienne. Mardi prochain, les ministres arabes des Affaires étrangères doivent également évoquer la Syrie et cette attaque chimique présumée. Mais d'ici là, l'attaque risque d'être menée puisque le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a affirmé que ses troupes étaient «prêtes» à agir alors que les experts de l'ONU n'ont toujours pas terminé leur enquête et devront aujourd'hui reprendre leur travail sur le site présumé de ces attaques. Tout porte à croire que l'attaque de la Syrie ne dépend pas des résultats de l'enquête mais de la volonté de Barack Obama. «Nous avons positionné des éléments pour être capables de répondre à toute option choisie par le président Barack Obama», a déclaré Chuck Hagel à la BBC. Ce dernier a même affirmé, avant l'heure, que les Etats-Unis allaient bientôt présenter des preuves de l'usage par le régime de Bachar al-Assad d'armes chimiques. Ce qui confirme que l'attaque contre la Syrie est déjà bien ficelée. D'ailleurs, même l'opposition syrienne le confirme par la voix d'un membre du comité politique de la coalition de l'opposition basé en Turquie, Ahmad Ramadan qui a affirmé «c'est une question de jours» à propos de l'intervention internationale en Syrie. Ainsi donc les pays de la coalition vont attaquer la Syrie avec, une fois de plus, la bénédiction des pays arabes. Ce sont d'ailleurs ces mêmes pays arabes qui ont proclamé, en mars dernier à Doha, leur droit d'armer l'opposition syrienne. C'était lors de la tenue du 24e sommet de la Ligue arabe où dans sa déclaration finale, elle a rappelé qu'elle donnait le siège de Damas à l'opposition syrienne tout en proclamant son droit d'armer la rébellion contre le régime de Bachar al-Assad. «Chaque Etat membre a le droit d'apporter tous les moyens d'autodéfense, y compris militaire, pour soutenir la résistance du peuple syrien», selon le communiqué. «Il s'agit de permettre un équilibre sur le terrain», avait expliqué le Premier ministre qatarien.
Les réserves émises sur le texte provenaient, encore une fois, de l'Irak et l'Algérie. Le Liban s'était distancié de la résolution.
Mais pour quelle raison la Ligue arabe a-t-elle décidé de suspendre la Syrie, de lui enlever son siège pour l'accorder à l'opposition et de soutenir militairement cette dernière? La question mérite d'être posée surtout que la Syrie a accepté de coopérer avec la Ligue arabe dans ses efforts déployés pour régler sa crise, s'est engagé à exécuter le plan d'action auquel les deux parties (la Syrie et la Ligue arabe) étaient parvenues, et ouvert les portes devant les observateurs arabes dont certains avaient même souligné la présence de groupes terroristes armés en Syrie, qui commettaient des actes de violence et de terrorisme. Il faut dire que l'affaiblissement de la Syrie et la chute du régime actuel dans ce pays, va bénéficier certes aux Etats-Unis et Israël mais aussi au Qatar et à l'Arabie saoudite. Ces deux pays cherchent à se positionner comme leader de la région mais aussi à plaire à leurs alliés étrangers.
H. Y.


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