Il arrive souvent que des présidents de club ou des entraîneurs, quelle que soit la division dans laquelle leurs équipes évoluent, s'insurgent contre le comportement des arbitres, qu'ils accusent d'avoir favorisé l'équipe adverse ou d'avoir gêné, à coups de sifflets répétitifs et injustifiés, l'évolution de leurs joueurs sur le terrain. Dans de nombreux cas, les hommes en noir sont utilisés comme boucs émissaires pour justifier une défaite, notamment celle susceptible d'engendrer des crises de confiance entre les dirigeants et les supporters du club. C'est le cas, généralement, des clubs de la capitale mais aussi celui de la Jeunesse sportive de Kabylie qui se trouve justement en période de crise chronique, du fait que le président Hannachi n'arrive pas à assurer la stabilité du staff technique, avec plusieurs entraîneurs consommés depuis le début de la saison en cours. Il existe cependant de nombreux cas où les arbitres sont effectivement responsables du mauvais déroulement des rencontres. Comme le milieu du football est connu pour être pourri, il n'est pas exclu que certains arbitres soient auteurs de magouilles et d'arrangements avec la complicité de dirigeants de club au détriment des équipes adverses. Les fameux sacs noirs semblent avoir de beaux jours devant eux. Mais, il est vrai que certaines dérives arbitrales commises sur le terrain sont parfois dues à des erreurs des referees mal formés aux lois du jeu que les instances du football mondial ne cessent de mettre à jour. Au moment justement où les responsables du football national s'empêtrent dans des problèmes que l'on peut qualifier de «ridicules» devant la gravité de la situation du sport roi dans le pays. Comme l'histoire grotesque du RC Kouba qui a fait perdre du temps et de l'énergie à toutes les instances du football algérien, au moment où des questions d'extrême importance méritaient d'être traitées avec sérieux. L'un des problèmes qui se posent avec acuité au corps arbitral reste celui de la formation. Un aspect de cette activité négligé par les responsables en charge du football national. Pourtant, la formation au profit des arbitres centraux et des arbitres assistants est une question primordiale pour le bon déroulement des rencontres de football et le respect de toutes les réglementations du jeu à onze. «Le football étant un sport universel, il est important que les lois du jeu soient interprétées et appliquées strictement de la même manière dans le monde entier. Dans cet esprit, la Fifa soumet ses arbitres à une formation continue rigoureuse pour leur permettre d'améliorer constamment leurs performances». Ceci est un extrait d'un texte publié par le site Internet de la Fifa qui n'omet jamais d'utiliser la majuscule quand il s'agit des mots «Loi» et «Jeu» pour montrer peut-être l'importance donnée par cette instance mondiale au respect strict des règlements. Et la Fédération internationale de football ne lésine pas sur les moyens pour organiser des cours et des séminaires aux instructeurs, aux arbitres et aux arbitres assistants aux niveaux international, national et régional, définir des critères et des exigences de base pour les instructeurs d'arbitres et d'arbitres assistants, concevoir et actualiser les programmes d'apprentissage et le matériel pédagogique, promulguer des directives, notamment sur le soutien technique aux arbitres, définir les tâches et les responsabilités des membres de la commission des arbitres, des conseillers et des instructeurs lors des tournois organisés par la Fifa, élaborer et mettre en place des programmes de formation des arbitres, femmes et hommes, pour les principaux tournois de la Fifa. Cela est également signifié sur le site web de l'instance basée à Zurich, qui s'affirme également intraitable lorsqu'il s'agit du respect des règlements par les arbitres et que ces derniers soient respectés par les joueurs sur le terrain. C'est ce qui manque dans notre pays. Pourtant, il y a de la volonté chez certains arbitres de réussir, à l'exemple de Mohamed Benouza, retenu par la Fifa pour officier lors de la Coupe du monde des clubs qui aura lieu du 11 au 21 décembre prochain au Japon. Un signe que l'Algérie dispose de potentialités certaines, si les responsables du ballon rond se donnaient la peine de lancer des cycles de formation sérieux et plus fréquents en direction des arbitres centraux et des arbitres assistants. Même les sites Internet de la FAF et de la LNF n'évoquent pas le volet arbitrage comme il se doit. Le lien concernant l'arbitrage sur le site de la Ligue régionale de football d'Alger nous renvoie à une page vide. C'est dire le peu d'importance que l'on donne à cet aspect du football dans notre pays. M. B.