Photo : Sahel Par Samira Imadalou Lancé officiellement le 6 novembre dernier à Londres, le rapport d'Oxford Business Group (OBG) «Emerging Algeria 2008» a fait l'objet hier d'une présentation lors d'une conférence de presse animée à l'hôtel Hilton par Robert Tashima, éditeur régional d'OGB, et Myriam Dahlab, directrice du groupe en Algérie. D'emblée, le représentant du groupe pour l'Afrique du Nord a noté que l'impact de la crise financière sur l'Algérie est réduit alors que le rapport en question n'inclut pas les quatre derniers mois, la période durant laquelle la crise s'est propagée à travers le monde. Pour OGB, les réserves de changes de l'Algérie lui permettent de sortir de la tempête financière actuelle. «Si la cirse ne dure pas plus de dix ans, les réserves de l'Algérie sont suffisantes pour sortir de la tempête à condition aussi que le programme de diversification de l'économie se déroule bien», a déclaré M. Tashima sur une note d'optimisme, rappelant dans ce sillage que l'impact de la crise sur d'autres pays tels que la Tunisie et la Jordanie est beaucoup plus important que sur l'Algérie. Et ce, principalement en raison de l'engagement des décideurs économiques à solidifier et à diversifier les investissements et les dépenses dans des secteurs clés. «Le pays est en train de se dynamiser et l'économie se diversifie de plus en plus hors hydrocarbures», a souligné M. Tashima dans son exposé. OGB juge bons, en effet, les choix de l'Algérie à l'heure actuelle et parle même de résultats sur le terrain. «Dans beaucoup de cas, le résultat de ces programmes commence à se faire sentir, offrant ainsi des opportunités considérables aux investisseurs étrangers», estime M. Tashima qui a souligné l'attractivité du climat des investissements pour certains secteurs, notamment les banques, l'énergie et les travaux publics. En chiffres, OGB évalue le montant des investissements étrangers (IDE) en Algérie à 6 milliards en 2007. Un chiffre bien loin de celui donné par le Conseil national économique et social (CNES) lors de la présentation de ses deux derniers rapports, c'est-à-dire 1 milliard de dollars. En somme, pour OGB, c'est l'optimisme. «Si nous n'étions pas optimismes, nous ne serions pas là», a d'ailleurs avancé M. Tashima pour qui les indicateurs sont au vert même si certains points noirs sont à signaler notamment en matière de chômage. Sans donner de chiffres, M. Tashima dira : «Le taux de chômage reste assez élevé. C'est le défi principal des pouvoirs publics.» Des efforts sont également à faire dans le secteur industriel qui représente -5% du PIB contre 45% pour l'énergie, un secteur qui constitue 77% des revenus. A titre indicatif, le rapport d'OGB pour 2008 en est à sa troisième édition. Il a été élaboré sur la base d'informations recueillies auprès des institutions et de hauts responsables politiques, économiques et d'industriels. Globalement, les conclusions de ce rapport vont dans le même sens que les dernières orientations du gouvernement. Car, pour rappel, tout en notant que l'Algérie est à l'abri de la crise à court et moyen terme, le gouvernement a plaidé pour la diversification de l'économie afin de faire face aux chocs externes et aux fluctuations des prix de l'or noir.