Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a procédé hier à un remaniement ministériel conformément aux dispositions de l'article 79 de la Constitution, a indiqué la présidence de la République dans un communiqué. Cet important remaniement du gouvernement qui intervient après sept mois d'éclipse du président de la République, due à son hospitalisation, au cours de laquelle il n'avait jamais interrompu le contact avec le pays, en recevant pour consultations le chef d'état-major de l'ANP, Gaïd Salah, et le Premier ministre Abdelmalek Sellal, auxquels il avait prodigué ses instructions au sujet, notamment, de la sécurité des frontières et la gestion du front social. En procédant, ensuite, au remaniement du gouvernement Sellal, le président Bouteflika, a certainement dans le viseur la préparation de l'élection présidentielle de 2014, mais aussi, l'accélération de la mise en œuvre de son programme quinquennal 2010-2014, en remédiant aux défaillances constatées dans les secteurs prioritaires, sur lesquels il s'est engagé devant les Algériens. Première remarque sur ce remaniement, est qu'il touche essentiellement les ministères de souveraineté notamment ceux de l'Intérieur, la Défense nationale, les Affaires étrangères et la Justice. Ainsi, Tayeb Belaïz, président du Conseil constitutionnel a été nommé ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Ahmed Gaïd Salah a été désigné vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP). L'ancien commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra, quant à lui, a été désigné ministre des Affaires étrangères, à la place de Mourad Medelci ; alors que Tayeb Louh, ancien ministre du Travail, a été nommé ministre de la Justice, Garde des Sceaux. Amara Benyounès, hérite du poste de ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, en remplacement de Chérif Rahmani qui quitte le gouvernement. Abdelkader Messahel, qui vient d'être nommé ministre de la Communication en remplacement de Mohamed Saïd, aura certainement pour charge de reprendre langue avec la corporation au vu des blocages qui se sont accumulés avec son prédécesseur. . A noter également l'arrivée au gouvernement de nombre de walis qui étaient en poste dans de grandes wilayas, à savoir, Constantine, Annaba, Oran et Tlemcen et qui ont été promus au rang de ministre, avec une visibilité économique, pour pallier aux dysfonctionnements dans les secteurs concernés, et parer à la montée de la grogne sur le front social. Il s'agit notamment de Abdelwahab Nouri, actuellement wali de Tlemcen, nommé ministre de l'Agriculture et du Développement rural. Mohamed El Ghazi, wali d'Annaba, devient ministre auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme du service public. Pour sa part, Amar Ghoul, est désigné en qualité de ministre des Transports, Noureddine Bedoui, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnel, Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Sont nommés également, Farouk Chiali, ministre des Travaux publics, et Dalila Boudjemaâ, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement et Mohamed Mebarki, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. L'ancienne présidente de l'Arpt, Zohra Derdouri, est promue au poste de ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, et, Abdelmadjid Bouguerra, en sa qualité de ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébines et africaines. Par contre, nombre de ministres ont conservé leurs postes. Il s'agit d'Abdelmadjid Tebboune au ministère de l'Habitat et de la Ville. Baba Ahmed reste à l'Education nationale. De même que Khalida Toumi conserve son poste à la Culture. Bouabdallah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Chérif Abbès, ministre des Moudjahidine, Mahmoud Khedri, ministre des Relations avec le Parlement. Enfin plusieurs autres ministres quittent le gouvernement, Abdelaziz Ziari (Santé), Moussa Benhamadi (TIC), Amar Tou (Transports), et Rachid Haraoubia (Mesrs), Rachid Benaïssa (Agriculture), El Hadi Khaldi (formation professionnelle). Ils ont probablement fait les frais de leur mauvaise gestion et des problèmes de leurs secteurs respectifs. Reste alors, le départ énigmatique de Chérif Rahmani (industrie). Medelci est officiellement appelé à une autre fonction, peut être bien la présidence du Conseil Constitutionnel. En tout cas, ce remaniement sera certainement suivi dans les jours qui viennent de celui des walis et du corps diplomatique. A. R.