Avec l'arrivée aux commandes de Pep Guardiola, un Franck Ribéry au sommet de sa forme et les transferts des deux prodiges Mario Götze et Thiago Alcantara, le club allemand est plus ambitieux que jamais et en a offert une première illustration lors de la Supercoupe d'Europe remportée aux dépens du Chelsea de Jose Mourinho. Mais les Bavarois risquent de trouver sur leur route une concurrence particulièrement aiguisée avec les deux Grands d'Espagne en première ligne. Le Barça, humilié en demi-finales par le Bayern (4-0, 3-0), et le Real, éjecté du dernier carré par le Borussia Dortmund, n'ont en effet pas lésiné sur les moyens pour mettre un terme à la domination du Bayern, qui a disputé en 2013 sa 3e finale de C1 en 4 ans. Les Blaugrana ont mis la main sur la perle brésilienne Neymar, censé former avec Messi une doublette sans équivalent. Pour ne pas être en reste et ne pas laisser leur grand rival accaparer toute la lumière, les Merengues, désormais dirigés par Carlo Ancelotti, ont eux sorti le chéquier pour s'offrir le Gallois Gareth Bale pour une somme record d'environ 100 millions d'euros et rêvent tout haut de la fameuse «decima». Derrière ces favoris, une petite légion espère ramasser autre chose que des miettes, à commencer par les deux clubs dopés par les pétro-dollars du Golfe Persique, le Paris SG et Manchester City. Malgré une direction sportive décapitée (Ancelotti et Leonardo) et la nomination par défaut de Laurent Blanc au poste d'entraîneur, le champion de France a réussi à garder toutes ses vedettes et s'est adjoint les services du meilleur buteur de la Serie A, Edinson Cavani. L'Uruguayen devrait former une paire redoutable avec Zlatan Ibrahimovic pour tenter de faire mieux que les quarts de finale atteints sous Ancelotti. Pour le titre suprême, objectif déclaré du Qatar, l'effectif du PSG semble encore un peu court.Manchester City doit de son côté d'abord essayer de s'extraire de la phase de poules, une entreprise dans laquelle il a échoué ses deux dernières années. Chelsea, de nouveau sous la coupe de Jose Mourinho, l'homme aux deux C1 (Porto, Inter Milan), et Manchester United sont des candidats plus crédibles côté anglais. La principale question sera de savoir comment les Red Devils tourneront la page Ferguson et si son successeur David Moyes parviendra à entretenir la même flamme en Europe. C'est à la recherche de son passé glorieux que court aussi la Juventus Turin. Dominatrice en Italie depuis deux ans, la «Vieille Dame», qui a frappé un grand coup en récupérant Carlos Tevez, rêve de sortir de son long sommeil continental (dernier titre en 1996). L'exploit réalisé lors de la précédente édition (finale) et la belle résistance affichée face au Bayern obligent à ne pas négliger le Borussia Dortmund. Robert Lewandowski, tout près de céder aux sirènes du Bayern, est finalement resté et a vu débarquer le Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang, auteur de 19 buts en L1 en 2012-13 et dans le bain en Bundesliga en l'espace d'un mois (5 réalisations), ainsi que le technicien arménien Henrick Mkhitaryan. De quoi muscler un peu plus un secteur offensif déjà impressionnant. Les cadors européens devront avant tout se méfier des deux représentants portugais, souvent pillé à l'intersaison mais toujours capables de se maintenir à un bon niveau en Europe grâce à un réseau de recruteurs unique. Le Benfica Lisbonne peut donner du fil à retordre au PSG dans le groupe C alors que le FC Porto devrait encore pouvoir se sortir d'une poule G plutôt aisée (Atletico Madrid avec David Villa, Zenit St Pétersbourg, Austria Vienne). Assistera-t-on également au réveil de l'AC Milan de Balotelli, club aux 7 C1 mais beaucoup moins en vue ces dernières années? Naples, avec Rafael Benitez à sa tête et Higuain en lieu et place de Cavani, peut aussi être un trouble-fête. APS