Toutes nos villes étouffent sous le poids envahissant de la circulation automobile. Se mouvoir en ville ou trouver un espace pour se garer est devenu un vrai casse-tête pour les automobilistes. Ce problème, qui se posait autrefois dans les grandes villes, s'est rapidement généralisé aux petites et moyennes agglomérations. Dans une ville comme Béjaïa, cette mécanisation grandissante est, désormais, vécue comme un facteur de nuisances diverses. A toute heure de la journée, de monstrueux embouteillages se forment à tous les carrefours et à tous les angles de rue. Le boum automobile, l'étroitesse des voies carrossables et l'absence de parkings entretiennent cette situation qui met les nerfs de tout le monde à rude épreuve. Des files compactes de bagnoles, des chauffeurs énervés ou des agents de l'ordre public débordés sont autant de scènes stressantes qui prédominent dans le paysage. Parfois, on se dit qu'il y a peut-être plus de véhicules que de piétons. Si les automobilistes éprouvent tant de peine à se déplacer, le problème se complique davantage quand il va falloir se garer. Tous les espaces sont constamment occupés. A même la chaussée, sur les trottoirs, sur les petites placettes publiques, à proximité des administrations, dans les cités résidentielles, le moindre interstice est exploité par des conducteurs pressés de se «caser». Les voitures disputent les lieux publics aux citoyens. Certains parlent d'incivisme, d'autres évoquent une défaillance urbaine. En effet, si le réseau routier est étroit et si nos villes ne sont pas dotées de parkings, on ne peut reprocher aux automobilistes d'être trop nombreux. Parfois, on rejette toute la responsabilité sur le plan de circulation. Mais la véritable raison, c'est que les infrastructures existantes ne répondent plus aux sollicitations exprimées. L'impréparation urbaine à cette popularisation de l'auto est manifeste. Evidemment, toutes les autres villes de la wilaya rencontrent chaque jour les mêmes difficultés. Les mêmes carences sont omniprésentes dans tous les chefs-lieux. L'aménagement de parkings se pose partout en urgence. Ni les APC, ni les particuliers ne jugent, du moins pour le moment, opportun de répondre à cette forte demande à travers l'ouverture d'espaces gardés à cet effet. Une instruction du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales ouvre pourtant la voie à ce type d'activité. Le texte en question incite les exploitants à se constituer en coopérative après enquête de bonne conduite auprès des services de sécurité. Ils sont tenus aussi de respecter nombre d'obligations dont la signalisation des espaces surveillés, l'affichage des prix convenus et des horaires de travail, l'enregistrement et la remise des tickets dès l'entrée du véhicule dans le parking, le port d'un badge et d'une tenue de travail correcte. L'exiguïté des espaces disponibles et le manque d'assiettes foncières vacantes n'encouragent pas, non plus, l'émergence de nouveaux promoteurs dans ce créneau où la demande de service est très forte. On doit absolument penser à construire des parkings à étages. Mais pour cela, il y a tant de chose à revoir et à corriger en matière d'aménagement urbain. Autrement, le problème se corsera davantage. K. A.