Par Youcef Salami En tout, trente six cadres de Sonatrach et de ses filiales se formeront aux Etats-Unis aux techniques d'extraction des gaz de schistes. Un premier groupe composé de dix-huit cadres y a été envoyé, le second groupe, avec autant de cadres, le sera en février de l'année prochaine, c'est ce qu'a annoncé, Abdelaziz Nacer, directeur de l'IAP, à l'occasion de la journée d'étude consacrée au schiste, tenue les 17 et 18 septembre à Alger. Est-ce à dire que l'Algérie va copier la stratégie américaine en matière du schiste ? Pour le directeur de l'IAP, la géologie diffère d'une région à une autre et ce qui est valable aux Etats-Unis ne l'est pas forcément dans d'autres pays. Il ajoute qu'envoyer des techniciens pour formation ne signifie pas que l'on va transposer les mêmes techniques. Rajiv Saghar, un expert d'origine indienne, travaillant pour Schlumberger, présent à cette rencontre, avait prévenu contre les méthodes transposées, relevant d'ailleurs que l'Inde a copié un modèle et que cela n'a pas donné de bons résultats. Abdelaziz Nacer s'est attardé sur la nécessité de former davantage de cadres, pour mieux se préparer à l'exploration des gaz de schistes en Algérie, estimant que le potentiel existe et qu'il suffit de le rendre plus perfectible. La preuve, a-t-il révélé, des cadres de l'Enageo ont réussi à mettre au point trois brevets, dans le domaine du schiste, qu'ils ont fait valider. Et c'est en partie l'expertise algérienne qui a permis de mettre en évidence un gisement de «tight gaz» à Rhourde Ennoss, dans la wilaya de Ouargla. Cette découverte, c'est près de 5 000 mètres de forés. Les tests effectués sur ce puits révèlent une capacité de production de 400 000 m3/jour. Les réserves de gaz non conventionnel en Algérie avoisinent les 700 TCF (trillion cubic feet), selon des évaluations faites à la demande du groupe Sonatrach auprès de cabinets de consulting internationaux. C'est un niveau de réserves considérable et récupérable. A l'exception de Reggane et Tindouf, tout le domaine minier algérien susceptible de contenir des hydrocarbures non conventionnels a été évalué, c'est, peut être, ce qui a fait dire au ministre de l'Energie et des Mines que l'Algérie est assez avancée pour proposer des projets concrets d'hydrocarbures non conventionnels. Yousfi a indiqué que nous avons déjà identifié des blocs pour l'exploration des gaz de schiste et que nous avons demandé, conformément à la nouvelle loi sur les hydrocarbures, les accords nécessaires pour le lancement de ce type de projet. Y. S.