Les arts plastiques algériens ont été endeuillés jeudi passé par la disparition de l'un de ses maîtres, Lazhar Hakkar, décédé jeudi passé à Alger à l'âge de soixante-huit ans. Une nombreuse foule composée de ses amis, ses admirateurs et des personnalités de la culture, l'ont accompagné pour son ultime demeure, vendredi passé, au cimetière de Sidi Yahia. A l'annonce de la funeste nouvelle la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a salué les qualités artistiques du plasticien algérien Lazhar Hakkar, en rendant hommage à la richesse de ses œuvres, inspirées par la beauté de la région des Aurès où il est né rapportent l'APS. Dans un message de condoléances, la ministre de la Culture a fait part de sa «profonde tristesse devant la perte d'une grande figure des arts plastiques algériens», qui aura toute sa vie, dit-elle, «rendu le plus bel hommage à la beauté de sa région natale ainsi qu'au courage et souffrances de ses habitants durant la Guerre de libération nationale». La ministre a également rendu un hommage appuyé à l'œuvre de Lazhar Hakkar qui a su allier «maîtrise, patrimoine ancestral et quête du souvenir», s'enrichissant au fil des différents voyages du défunt tout en conservant son lien viscéral à la terre. Né le 13 décembre 1945 à Khenchela, Lazhar Hakkar a été formé à l'Ecole des beaux-arts d'Alger à l'indépendance. Il a exposé en Algérie comme à l'étranger depuis 1972. Ainsi, il avait fait ses études à l'Ecole nationale des beaux-arts d'Alger de 1963 à 1966. En 1967, il obtient le troisième prix de peinture lors d'une exposition co-organisée par l'Ecole nationale des beaux-arts. En 1972 et 1976, il obtient respectivement le deuxième et le grand prix de la ville d'Alger. Il compte de nombreuses expositions en Algérie et à l'étranger. A l'instar de celle qu'il organise en 1986, au Musée des arts orientaux à Moscou (ex-Urss). D'autres expositions ont suivi entre autres à Alger, en France, en Tunisie, en Italie. Comme il a pris part à plusieurs expositions collectives en ex-Urss, en Chine, en Tunisie, en Bulgarie, en France, en Pologne, en Allemagne, au Japon et en Indonésie. Son nom figure dans le dictionnaire universel des arts Benezit France.Une grande exposition rétrospective, regroupant près de 300 de ses œuvres intitulée «Traversée de la mémoire» lui avait été consacrée en novembre 2012 au Musée d'art moderne et contemporain d'Alger (MaMa) à l'occasion du Cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie. Lors du vernissage de cette exposition, les critiques d'art présents avaient souligné que les séries de tableaux ainsi qu'une imposante fresque réalisée en 2012 dont le titre a été choisi pour intituler l'exposition, «témoignent de la passion de l'artiste pour son art, de ses inspirations, de ses sensations et de sa sensibilité où l'humain, le visage, le paysage et le relief sont omniprésents dans ses œuvres». R. C.