L'autisme ou plus généralement les troubles autistiques, sont des troubles du développement humain caractérisés par une interaction sociale et une communication anormales, avec des comportements restreints et répétitifs. Les symptômes sont généralement détectés par les parents dès les deux premières années de la vie de l'enfant. L'autisme demeure un mystère pour les chercheurs sur la question, ses causes et ses éléments déclencheurs restent totalement inexpliqués. D'après des recherches physiologiques, l'autisme semble associé à des différences de développement du cerveau, observable par la nature des réseaux de neurones et le fonctionnement de leurs interconnexions, c'est aussi le trouble du développement des neurones. L'autisme apparaît dans la petite enfance, avant l'âge de trois ans, puis persiste tout au long de la vie. Parmi les principaux autres troubles pouvant affecter les enfants figure le syndrome d'Asperger, qui est similaire à l'autisme sauf que l'enfant atteint du syndrome d'Asperger ne souffre pas d'un handicap mental. Les premiers signes évocateurs de l'autisme apparaissent le plus souvent entre 18 et 36 mois. L'enfant est trop calme ou au contraire trop excité. Des troubles du sommeil sont fréquemment rapportés par les familles d'enfants autistes. Il semble indifférent au monde sonore et aux personnes qui l'entourent. Il ne réagit pas aux séparations et aux retrouvailles. Il ne sourit pas et reste silencieux, et ne cherche pas à imiter les adultes. Il développe des comportements répétitifs et s'intéresse à un nombre très restreint d'objets. La spécialiste et pédagogue Aleksandra Suchodolska nous dira que «l'enfant autiste ne comprend pas ce qui se passe autour de lui, il n'a pas la notion des événements, il ne comprend pas la communication verbale, il peut répéter des phrases mais il n'a pas la moindre idée de ce que les mots signifient, il ne comprend pas aussi quand quelqu'un est heureux ou triste». Selon elle, «certaines personnes croient qu'un enfant autiste est agressif, c'est faux, il n'est pas agressif. Ce qui apparait pour nous comme agressivité est seulement sa façon de s'exprimer. Les autistes n'aiment pas le changement aussi, ils veulent que toute chose reste comme elle était, les objets en particulier, ils évitent aussi le regard des autres, ils détestent être regardés droit dans les yeux». Le retard mental est très évoqué aussi, car par exemple, il est difficile de faire passer un test de quotient intellectuel à une personne dont la communication verbale ou non verbale est déficitaire. Le retard mental est en revanche très rarement présent chez les personnes atteintes du syndrome d'Asperger : certaines sont au contraire surdouées. Il existe des enfants autistes surdoués qui sont capables de réaliser des calculs mathématiques impressionnants. L'anxiété et la dépression sont fréquentes chez les adultes autistes sans retard mental, un risque existe également à l'adolescence lors de la prise de conscience difficile de la différence avec les autres durant cette période critique du développement psychologique. Les causes de cette maladie restent mystérieuses. Facteurs psychologiques, génétiques, environnementaux, alors que certains spécialistes évoquent le côté héréditaire de la maladie, pour désigner les mères particulièrement comme cause de l'autisme de leur enfant. L'autisme touche plus fréquemment les garçons que les filles (3 ou 4 garçons pour une fille, selon le ministère de la Santé). C'est pourquoi les spécialistes suspectent un facteur génétique ou hormonal. Une hypothèse est d'ailleurs avancée : une «masculinisation» du cerveau, liée à une action de la testostérone et du chromosome Y. Selon cette hypothèse, ces différentes actions inhiberaient les potentiels de communication (échanges visuels et parole). Ce qui se traduirait par l'enfermement de l'autiste dans son monde. Selon des chercheurs, l'action nocive des hormones pourrait se déclencher dès le stade fœtal (lorsqu'elles sont secrétées par la mère) ou plus tard lors du développement de l'enfant. Si cette hypothèse se confirmait, il serait alors possible de dépister un excès d'hormones mâles lors de la grossesse voire de traiter l'enfant. Une autre piste s'est penchée sur le périmètre crânien à la naissance et dans les premiers mois de la vie d'enfants diagnostiqués autistes. Les chercheurs ont observé que ces enfants avaient apparemment une tête un peu plus petite que la moyenne à la naissance, et qu'ensuite leur cerveau connaissait une phase de développement accéléré par rapport à la normale, pour dépasser en taille celui des autres enfants dès la première année. Malheureusement, les auteurs n'ont pas identifié le lien de cause à effet entre ces observations et l'autisme. Mais cette corrélation reste pour l'instant un outil éventuel de dépistage. Les origines exactes de ce trouble restent à découvrir. L'autisme ne se soigne pas tel une maladie, il n'existe pas de traitement curatif et il n'existe pas non plus de traitement médicamenteux recommandé officiellement. Néanmoins, certains déséquilibres souvent associés aux troubles autistiques, comme le taux d'ocytocine ou de mélatonine, peuvent trouver des réponses médicales. De manière globale, «les médicaments ne peuvent malheureusement pas améliorer l'état du patient. La thérapie du comportement est aujourd'hui la seule méthode entreprise pour aider l'enfant à communiquer ou vivre une vie normale» dit aussi la spécialiste Aleksandra Suchodolska. Une prise en charge précoce et adaptée à l'enfant permet d'améliorer ses capacités à interagir avec le monde qui l'entoure et à s'y adapter. Cette prise en charge est pluridisciplinaire et individualisée. L'enfant reçoit des soins éducatifs qui l'aident à développer son langage, ses compétences cognitives, sensorielles et motrices, à adapter son comportement, à gérer ses émotions. L'objectif est de lui apprendre à interagir avec les autres et à acquérir de l'autonomie. Le développement de l'enfant est régulièrement évalué (au moins une fois par an), de manière à pouvoir ajuster sa prise en charge. A. K.