Par Randa Aoussat Les bus de transport public et des étudiants de l'Entreprise de transports urbain et suburbain d'Alger (Etusa) étaient à l'arrêt, hier, suite au mouvement de grève de 2 600 employés. La cause principale de cette grève illimitée est le non virement de leurs salaires mensuels à cause du conflit interne qui existe entre la direction générale, le syndicat et les travailleurs. Ces derniers sont opposés au retour du directeur général de la société, Yacine Karim, qui était démissionnaire avant d'être réintégré dans ses fonctions le 9 septembre dernier par l'ex-ministre des Transports, Amar Tou. «Nous sommes victime des problèmes qui opposent le syndicat à la direction. On a travaillé dur depuis toujours mais nous n'avons reçu aucune compensation au travail fourni. L'Aïd approche à grand pas et nous n'avons pas d'argent pour satisfaire les besoins de nos familles. Il faut que ça cesse, qu'on n'abuse pas de nous. C'est notre droit d'être payés», réclame Aït Ali, fonctionnaire depuis 20 ans à l'Etusa. Le bureau du syndicat d'entreprise et les sections syndicales ont, pour leur part, empêché le directeur général de rejoindre son bureau au siège de l'entreprise. Ce dernier se trouve actuellement à la direction de wilaya des Transports. «Il exerce son métier normalement depuis son nouveau bureau. D'ailleurs il a récemment signé pour l'apport de matériel de transport. Mais il refuse de signer notre paye jusqu'à ce qu'il ait accès à son bureau ici dans l'enceinte de l'Etusa. C'est une sorte de vengeance», déclare un membre du syndicat. Les syndicalistes ont plusieurs revendications, notamment l'application de la convention collective, la réception du rappel de 2008, l'augmentation du salaire de base, mais aussi le départ du directeur général accusé d'avoir «bafoué les droits des travailleurs et instauré un climat de terreur (licenciements, abus de pouvoir, favoritisme…)». «Le directeur général démissionnaire n'est plus crédible à nos yeux. Il est incapable d'assumer ses responsabilités. Il nous faut une autre personne apte à prendre en charge nos revendications», atteste Ahmed, furieux de «l'injustice et de la négligence» qui se sont installées au sein de cette société étatique. Il convient de rappeler qu'une grève de 12 jours a eu lieu, du 11 novembre au 22 novembre 2012, avec les mêmes revendications. Youcef, qui a 13 ans de service à l'Etusa, déplore les conditions de travail difficile et le non respect des fonctionnaires. «Les responsable n'ont aucune considération pour nous. Ce lundi nous nous sommes rendu au siège du ministère des Transports pour réclamer notre salaire. Le secrétaire du ministre des Transports nous a affirmé que tout sera régler le lendemain à midi, mais à la fin, ce sont des promesses qui n'ont pas été tenues. Ce n'est pourtant pas la mer à boire. Nous voulons le respect de nos droits», lance-t-il révolté. De son coté, le DG de l'entreprise a appelé, dans un communiqué rendu public hier, les travailleurs à «faire preuve de sagesse», affirmant que «toutes les dispositions ont été prises pour l'établissement des salaires du mois de septembre». Il a également précisé avoir «signé la décision d'attribution de la prime de l'Aïd aux travailleurs». Par ailleurs, les 2 600 travailleurs de l'Etusa souhaitent faire appel au ministre des Transports, Amar Ghoul, afin qu'il intervienne pour mettre fin à la confusion dans laquelle se trouve à présent leur entreprise et qu'il règle les problèmes auxquels font face les salariés. R. A.