C'est au président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (Cgea), Habib Yousfi, qu'a échu l'honneur de représenter les positions des différentes organisations patronales. Prenant la parole juste après le Premier ministre, Habib Yousfi a lu la déclaration commune. Les rédacteurs de cette dernière plaident pour que l'entreprise soit au cœur des préoccupations et au centre de l'économie nationale. Il est nécessaire de donner à l'entreprise, qu'elle soit privée ou publique, la place qui doit lui revenir pour la création des richesses. Pour ce faire, le patronat appelle à libérer l'entreprise des entraves auxquelles elle fait face. Pour les patrons, l'entreprise «en tant qu'acteur économique, doit contribuer à libérer l'économie du pays de sa dépendance des revenus des hydrocarbures». «L'entreprise a un rôle important dans le développement économique», est-il affirmé. Pour le patronat, la résorption du chômage passe par la «création massive d'entreprises et le développement des régions». Selon le représentant des sept organisations patronales, «il est impératif de mettre en œuvre, dans le cadre de la politique industrielle, une véritable politique de normalisation afin de lutter contre la concurrence déloyale, développer les exportations et encourager la consommation nationale». Faisant le bilan des actions du gouvernement, Habib Yousfi estime que «le recours massif à l'importation des biens et services en matière de réalisation d'infrastructures de logements et autres équipements n'a pas profité à la mise en place d'entreprises de réalisations pérennes». Il ajoutera qu'il est plus que temps de résoudre de manière sérieuse les problèmes auxquels est confrontée l'entreprise algérienne. Le manque de main-d'œuvre qualifiée et la non implication de la diaspora algérienne ont également été mis en avant à travers l'appel du patronat à la nécessité d'investir dans le développement et la formation de la ressource humaine. Les patrons qui s'étaient pourtant mis d'accord pour parler d'une seule voix, n'ont pas pu se retenir. Ainsi, Réda Hamiani, Naït Abdelaziz et d'autres n'ont pas pu s'empêcher de prendre la parole même si ce fut pour redire ce qui avait été déjà dit par les uns et les autres. Ce qui devait être une position unifiée a été noyée par une série de déclarations plus dues à des égos surdimensionnés qu'au souci d'apporter de nouveaux éclairages ou de nouveaux éléments aux débats. Seuls Abdelouahab Rahim de l'UNI et la présidente de l'association des femmes chefs d'entreprises, se sont tenus à la discipline qui avait été convenue lors des réunions préparatoires de la Tripartite. Pour rappel, Habib Yousfi s'est exprimé au nom de l'Union nationale des investisseurs (UNI), le Forum des chefs d'entreprises (FCE), la Confédération des industriels et des producteurs (Cipa), la Confédération algérienne du patronat (CAP), la Confédération nationale du patronat algérien (Cnpa), l'Association des femmes chefs d'entreprises (Seve) et l'Union nationale des entrepreneurs du secteur public (Unep).