L'Aïd El Adha cette année n'a pas dérogé à la règle en matière de pratiques commerciales. Des pratiques qui pénalisent les consommateurs. Comme à l'accoutumée, les commerçants ont baissé rideau en masse, exception faite dans quelques localités. Lait, pain et autres denrées alimentaires ont manqué sur les étals. Comme à l'accoutumée, ils étaient nombreux les détaillants à avoir fermé pendant les deux premiers jours de l'Aïd, pénalisant ainsi les consommateurs qui se sont retrouvés obligés de sillonner les rues à la recherche d'un magasin ouvert pour s'approvisionner. Les perturbations risquent de durer aujourd'hui et pendant le week-end. Le retour à la normale ne se fera qu'à partir de samedi. Ce sera, en d'autres termes, le pont, même s'il n'est pas officiel. Ceux qui ont appris la leçon lors des précédentes fêtes ont pris leurs précautions en se ravitaillant la veille mais les autres ont dû le payer cher. Pourquoi, à chaque fête, le problème de la rareté des produits ressurgit-il ? Pourquoi les commerçants n'arrivent-ils toujours pas à comprendre le concept du service public ou font-ils semblant de ne pas comprendre en exerçant leur activité selon ce qui les arrange et non selon les attentes des consommateurs ? En somme, les services publics sont aux abonnés absents. Certes, la fête c'est pour tout le monde, mais le service minimum doit être assuré dans chaque quartier. Quand il s'agit de saigner les bourses, c'est facile. Il suffit d'augmenter les prix des légumes et des fruits la veille des fêtes loin de tout contrôle. Quand il s'agit d'opérer des conversions dans les activités commerciales, puisque de nombreux petits métiers ont fait leur réapparition (aiguiseurs de couteaux, vendeurs de paille, location de hangars pour la vente du mouton…) comme ce fut le cas les deux dernières semaines qui ont précédé l'Aïd, pour gagner de l'argent, c'est également facile à faire. Mais quand il s'agit d'épauler l'Etat pour assurer le service public, la tâche semble difficile. Même les transporteurs publics (entre parenthèses) n'ont pas joué le jeu. Ils étaient nombreux les citoyens à attendre de longs moments aux stations de bus et de taxis sans réussir à être transportés. A Alger, par exemple, hormis l'ETUSA, les autres transporteurs ont travaillé à leur guise. Il faut reconnaître en effet que les structures étatiques n'ont pas failli à leur mission. Pour le lait, par exemple, les unités affiliées à Giplait ont travaillé. On aura remarqué, même durant le premier jour de l'Aïd, les camions sillonnant les quartiers de la capitale pour distribuer le lait aux détaillants. On aura aussi remarqué l'ouverture des stations-service de Naftal et les camions de Netcom dans les rues d'Alger. L'entreprise de collecte des ordures ménagères de la wilaya d'Alger, Netcom, a renforcé sa mission de collecte et de nettoiement ordinaire par un dispositif spécifique durant la journée de l'Aïd. Les pharmacies ont également travaillé durant la fête. C'est l'exemple à suivre pour arriver à installer l'équilibre dans le service public en de telles circonstances. S. I.