La promotion du sport occupe une place prépondérante dans le plan d'action du gouvernement algérien. Le gouvernement algérien, dirigé par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, s'est engagé, en matière d'activités sportives, à continuer à œuvrer pour la consolidation des actions et mesures visant l'intensification et la promotion du sport scolaire, mais aussi le sport universitaire, le handisport, le sport féminin et le sport communal. Il faut tout d'abord relancer les Universiades qui, jadis, regroupaient environ 1 600 étudiants de différents établissements qui participaient à cette rencontre en vue de promouvoir la culture sportive chez les jeunes étudiants et les encourager à se côtoyer. Pour rappel, pendant une semaine, ils s'affrontaient dans diverses disciplines sportives. Guidées par la volonté de «développer le sport universitaire et de promouvoir la solidarité et la coopération entre les institutions sportives», les Universiades, relancées, se veulent une plateforme où les étudiants des différentes institutions et régions s'affrontent sportivement tout en servant de pont entre eux, renforçant ainsi les liens d'amitié. Les Universiades sont l'unique plateforme qui donne l'occasion à tous les jeunes universitaires de partager et de se connaître. Il faut encourager les jeunes à vivre ensemble comme une grande famille. À noter que pour que la relance des Universiades soit effective, le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) a dévoilé récemment les grands axes de la stratégie par laquelle il voudrait promouvoir le sport algérien et le rendre à même de rivaliser avec les pays développés. Cependant, on ne peut rivaliser avec les pays développés qui font du sport scolaire et universitaire leur priorité, à l'image des Américains, Japonais, Chinois et Allemands. En Algérie, les contraintes ne sont pas uniquement d'ordre infrastructurel, matériel ou organisationnel. Le système éducatif en Algérie n'offre aucune chance aux jeunes athlètes de talent de mener une carrière sportive tout en poursuivant leurs études supérieures. Ils font parfois contre mauvaise fortune bon cœur. Les étudiants sont obligés de faire un choix entre l'une des deux options. C'est-à-dire étudier et abandonner le sport de performance ou l'inverse. Faute de flexibilité du système, la plupart finissent par abandonner le sport pour se consacrer à leurs études. Et parmi eux, des champions qui n'auront jamais la chance de briller au niveau international et rejoindre l'élite. Les étudiants ne sont pas libres dans leurs mouvements, ils ne peuvent pas réserver la moitié de leurs journées aux sports, ou à d'autres activités. L'on est également loin, voire à des années lumière, du modèle Nord américain où les universités possèdent des clubs professionnels généreusement financés par des sponsors.
Redorer le blason du sport dans le milieu scolaire et universitaire Le sport de performance aux Etats-Unis fait partie intégrante du quotidien. Dans plusieurs commissions scolaires, le sport organisé, c'est-à-dire où les jeunes athlètes sont encadrés par des entraîneurs, commence dès la 6e année du primaire et se poursuit jusqu'au niveau universitaire. «Pour plusieurs élèves, note Dominique Banville, le sport est en fait un moyen d'accéder à l'éducation supérieure grâce aux bourses associées à leur performance sportive.» Le recrutement de ces sportifs-boursiers s'effectue principalement par des dépisteurs qui se rendent dans les High Schools pour assister aux performances et recommander certains athlètes potentiels. Il n'est pas rare que les meilleurs reçoivent jusqu'à quatre offres d'autant d'universités qui font tout pour les convaincre de venir étudier en leur sein. Une fois à l'université, les athlètes doivent maintenir un certain niveau de performance scolaire pour demeurer boursiers. La National collegiate athletic association (NCAA) supervise et régit les sports collégiaux pour s'assurer que les athlètes soient bien encadrés sur les plans sportif et scolaire. Au cours de leurs études, de nombreux athlètes participeront à différentes compétitions de haut niveau, ce qui leur donnera l'occasion de se qualifier pour les Jeux Olympiques. Si les Etats-Unis sont parmi les pays qui dominent au tableau des médailles olympiques, croit Mme Banville, c'est grâce au soutien que les athlètes reçoivent dès leur plus jeune âge. De son côté, la Chine a accueilli dernièrement le Forum de la Fédération internationale du sport scolaire et universitaire (FISU). A ce rendez-vous de la famille du sport universitaire, le continent africain est faiblement représenté, avec seulement trois pays sur les soixante qui ont répondu présent. Un état de fait qui s'explique par un manque de moyens, mais également de culture éducative. D'où la nécessité, selon Léopold Germain Senghor, de réfléchir à des alternatives de changement. Aux rendez-vous du monde du sport universitaire, l'Afrique est encore à la traîne. Sur une soixantaine de pays présents au forum de la FISU, seuls le Sénégal, l'Afrique du Sud et l'Ouganda étaient présents. La faible représentation africaine pourrait s'expliquer, selon Léopold Germain Senghor, membre du comité exécutif de la FISU et par ailleurs secrétaire général de l'UASSU, par plusieurs raisons. D'abord, l'Afrique n'a pas la culture de ce genre d'événement. «La plupart des pays africains concentrent toutes leurs participations aux activités de la FISU, aux manifestations sportives. Du coup, ils méconnaissent tout du produit éducatif qui est tout de même essentiel parce qu'on parle du sport en milieu universitaire», analyse M. Senghor. Et même s'il arrive que certains pays en organisent, «c'est sous forme de workshop, de moindre ampleur dans le but d'avoir un résultat immédiat», soutient-il. Le sport est aussi du ressort d'autres ministères en plus de celui de la Jeunesse et des Sports, dont celui de l'Intérieur et des Collectivités locales pour l'animation et le financement du mouvement sportif via les APC, assurant ainsi la relance du sport de proximité au profit d'un maximum d'enfants et de jeunes. Les masses juvéniles se retrouvent dans les quartiers avant de passer aux établissements scolaires pour parfaire leurs talents d'une manière rationnelle et passer à l'activité sportive la plus indiquée relativement à leurs capacités, avant d'intégrer le sport amateur ou professionnel. Il est important également, selon plusieurs cadres sportifs, de mettre en œuvre un aménagement des emplois du temps pour le sport, la formation des ressources humaines, la mise à disposition de budgets suffisants et la création d'une inspection technique au niveau de la wilaya. Force est de reconnaître enfin que seule l'application de ces mesures est à même de redorer le blason du sport dans les milieux estudiantins. A. R.