Le gouvernement poursuivra la mise en œuvre fidèle de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, choix massif du peuple souverain, et dont les dispositions pratiques sont clairement explicitées dans la loi et dans les textes réglementaires d'application. Cette annonce contenue dans l'introduction au plan d'action du gouvernement qui sera présenté devant le Parlement est loin d'être une profession de foi, puisqu'il est stipulé que certaines situations encore pendantes de bénéficiaires des dispositions de la charte, devront être réglées, «conformément à la volonté populaire qui a fortement soutenu la réconciliation». Cela au moment où l'on confirme que tous les dossiers de bénéficiaires des dispositions de la charte ont été déposés dans les délais impartis au niveau des administrations concernées. La détermination du gouvernement à poursuivre l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale a été soulignée par le président de la République qui a instruit, au cours d'un Conseil des ministres, le premier de l'après-amendement de la Constitution, le gouvernement d'accélérer le traitement des dossiers en retard relatifs à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, plus de trois ans après son adoption. «L'ensemble des dossiers des personnes concernées par ces mesures ont été déposés auprès des administrations compétentes dans les délais fixés par la loi, et la grande majorité a déjà été traitée et réglée», rappelle le chef de l'Etat. Cela concerne certains dossiers relatifs à la réintégration de repentis n'ayant toujours pas été réglés en raison de «lourdeurs bureaucratiques et parfois de négligences de la part des requérants». Il est attendu donc du gouvernement qu'il finalise ce travail dans les meilleurs délais, selon les instructions du chef de l'Etat qui interviennent suite à la demande introduite par Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'Homme. Ce dernier avait révélé au mois de septembre avoir saisi le président de la République au sujet de plusieurs repentis qui n'ont pas bénéficié des mesures de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le président de la CNCPPDH a évoqué des cas de dizaines de personnes n'ayant été touchées ni par la réintégration dans leur poste de travail ni par les indemnisations prévues par la loi. Par ailleurs, Me Ksentini a, en qualifiant lors d'un entretien accordé à l'agence officielle à l'occasion du soixantième anniversaire de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, la Charte pour la paix et la réconciliation nationale de «grande réalisation, en matière des droits de l'Homme», estimé que l'opération d'application de la politique de réconciliation nationale est «lourde et importante». A cette occasion, le président Bouteflika devait faire le rappel utile que, le peuple algérien, en plébiscitant la Charte pour la paix et la réconciliation nationale en septembre 2005, a permis au pays de «transcender la fitna et ses terribles conséquences». «La réconciliation nationale constitue aujourd'hui une réalité impliquant la société algérienne tout entière dans sa capacité de se projeter dans l'avenir pour construire ses relations sociales dans le respect de la diversité et du pluralisme garantis par les valeurs de l'authenticité identitaire, de la participation démocratique et solidaire sous les garanties de l'Etat de droit», a souligné en outre le président de la République. Cela étant, le gouvernement affiche clairement, parallèlement à la volonté de poursuivre l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, sa détermination à préserver l'ordre public, lutter contre la criminalité, et à garantir la quiétude des citoyens, qui sont érigés au stade de ses préoccupations importantes. Dans ce chapitre, on annonce que le développement des corps de la Sûreté nationale et de la Gendarmerie nationale sera poursuivi par le renforcement de leurs effectifs, le développement de leur présence à travers le territoire national et la modernisation constante de leurs moyens de travail. Il est rappelé que, sur décision présidentielle, ces deux corps de police judiciaire se sont vu assigner l'objectif de doubler leurs effectifs avant la fin de la décennie, une mission dans laquelle ils ont bien progressé. De même que, dans le cadre du développement et de la professionnalisation du potentiel de défense nationale, le gouvernement veillera à mettre en œuvre les décisions et directives du président de la République, chef suprême des forces armées de la République, annonce-t-on en outre dans le plan d'action. A. R.