Pour ce premier Conseil des ministres qu'il préside depuis le 3 octobre dernier, le chef de l'Etat a confirmé que l'option de la paix était irréversible, mais sans donner de date quant à la promulgation des textes d'application de la charte. Le chef de l'Etat a de nouveau réaffirmé, hier, sa détermination à parachever le processus de réconciliation nationale en s'engageant à promulguer bientôt les textes de mise en œuvre de la charte pour la paix soumise à référendum le 29 septembre dernier. Lors d'un Conseil des ministres, le premier depuis son retour au pays après son hospitalisation au Val-de-Grâce pour y subir une intervention chirurgicale suite à un ulcère hémorragique, le président de la République a déclaré que “l'option de la paix et de la réconciliation nationale, que la nation a souverainement et massivement soutenue le 29 septembre dernier, verra bientôt la promulgation de textes de mise en œuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale”. “Cependant, a-t-il ajouté, la réconciliation nationale se renforcera encore davantage grâce aux résultats que produira notre effort national de développement et dans la concrétisation du sursaut national entamé en 1999”. Le président Bouteflika a insisté sur “la mobilisation exemplaire attendue du gouvernement et de tous les services de l'Etat”, dans cette perspective réitérant à l'endroit du peuple algérien son engagement personnel à veiller à œuvrer à la concrétisation de toutes les promesses qu'il a prises devant Dieu et devant la nation, au service de l'Algérie. Cependant, aucune autre indication n'a été donnée hier sur l'échéance de la publication des textes en question ni de leur contenu. Il faut savoir que le chef de l'Etat avait réitéré les mêmes engagements lors de l'ouverture de l'année judiciaire le 20 novembre dernier en donnant son feu vert pour la chancellerie “afin de mettre rapidement en œuvre l'essentiel des mesures découlant de la charte”. Dans sa volonté de rassurer, le Président s'était engagé le 3 octobre dernier, lors d'un Conseil des ministres, soit quelques jours après la consultation référendaire à veiller solennellement à la mise en œuvre de l'ensemble des dispositions consignées dans la charte pour la paix et la réconciliation nationale et à veiller à leur stricte respect par chacun. “Dans cet esprit, je veillerai afin que les institutions exécutives et législatives du pays adoptent rapidement les textes législatifs et réglementaires requis par la mise en œuvre de la charte”, avait notamment souligné le chef de l'Etat. Il avait exprimé, par ailleurs, son souhait de voir “ceux, en faveur desquels ont été prises les mesures énoncées dans la charte en vue de consolider la paix, saisir la main tendue par le peuple algérien, dans les limites des délais qui seront énoncés”. Mais il n'avait pas manqué de relever la volonté du gouvernement à poursuivre avec détermination la lutte contre le terrorisme, à préserver les vies et les biens des citoyens et à rétablir la sécurité partout à travers le territoire national. Mais sa maladie avait ralenti le processus mis en œuvre dans le cadre de la charte. L'absence de textes d'application plus de trois mois après le référendum avait alimenté les folles spéculations. Des partis politiques à l'exemple du MSP, du FLN et du PT ainsi que plusieurs organisations des droits de l'Homme avaient exigé la promulgation des textes d'application de la charte en vue de permettre la reddition de plusieurs dizaines de terroristes. Des observateurs n'avaient pas manqué de lier la recrudescence des attentats meurtriers, ces derniers mois, notamment à l'est et au centre du pays et plus récemment l'assassinat des cadres de l'Algérienne des Eaux près de Aïn Defla au retard dans la définition du cadre juridique du contenu de la charte. Même si la situation sécuritaire s'est nettement améliorée, il n'en demeure pas moins que le GSPC, bien qu'affaibli par les coups de boutoir assenés par l'armée, garde toujours des capacités de nuisance. Salim Tamani