Le processus engagé par l'Algérie est «une oeuvre de longue haleine», a affirmé le président de la République. Le processus de mise en oeuvre de l'ordonnance et les décrets sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, bien qu'officiellement lancé hier en Conseil des ministres, est encore amputé d'un décret présidentiel, relatif à «la réintégration dans le monde du travail ou, le cas échéant, l'indemnisation, pour les personnes ayant fait l'objet de mesures administratives de licenciement pour des faits liés à la tragédie nationale, mesures décrétées par l'Etat dans le cadre des missions qui lui sont imparties». Un texte qui concerne des milliers de personnes qui devront encore patienter pour voir leur situation effectivement prise en charge dans le cadre de la résorption de la crise qu'a vécue le pays durant les années 90. Cela dit, avec l'adoption par le conseil des ministres du projet d'ordonnance sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le processus de «la consolidation de la paix» est véritablement sur rails et ce n'est qu'une question de jours pour que le projet présidentiel connaisse une application effective sur le terrain. Relevant que «l'essentiel reste à engager maintenant», le président de la République a souligné dans son allocution devant le conseil des ministres que «l'Etat confirme son engagement annoncé au lendemain même du référendum du 29 septembre 2005, de respecter fidèlement la volonté du peuple souverain et de mettre en oeuvre intégralement la charte pour la paix et la réconciliation nationale».Sans doute conscient que la réussite du projet présidentiel dépend essentiellement de l'engagement de la société, le chef de l'Etat en appelle à la société «pour traduire en acte la réconciliation nationale que la Nation a fait sienne». Reconnaissant que le processus engagé par l'Algérie depuis des années est «une oeuvre de longue haleine, pour cicatriser les blessures et restaurer pleinement la cohésion nationale». Cela dit, le président de la République a abordé, dans son allocution, les aspects pratiques de la mise en oeuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, en ordonnant au gouvernement et à toutes les institutions de l'Etat «de s'atteler immédiatement à l'application des dispositions contenues dans l'ordonnance et les décrets adoptés ce jour afin de s'acquitter de leur mission qui est le respect des choix et de la volonté du peuple souverain», lit-on dans le communiqué du conseil des ministres. Le président de la République a également insisté sur la mise en place, dans les plus brefs délais, d'une «commission nationale de suivi de l'application des textes». Cette structure «sera appuyée par des instances au niveau de chaque wilaya», a révélé le chef de l'Etat. Elle aura «pour responsabilité de veiller à une exécution diligente et intégrale des dispositions énoncées dans l'ordonnance et les décrets adoptés aujourd'hui, ainsi que du décret encore attendu, loin de toute entrave, de tout esprit bureaucratique et de toute tentative de blocage». Et au chef de l'Etat d'annoncer son intention de suivre personnellement le processus de mise en oeuvre des textes relatifs à la charte pour la paix et la réconciliation nationale. «J'entends être tenu régulièrement informé de la mise en oeuvre de ces dispositions», a précisé le chef de l'Etat. Enfin, le président Abdelaziz Bouteflika a instruit le gouvernement pour assurer la plus large diffusion possible à l'ordonnance de mise en oeuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale et aux textes réglementaires en découlant, dès leur promulgation, indiquant que «ces textes qui mettent en oeuvre la volonté souveraine du peuple algérien doivent être connus de lui autant que l'a été le texte de la charte qui lui a été soumis».