La Fédération nationale des agences immobilières veut mettre de l'ordre dans le secteur. Estimant que l'activité n'a pas bénéficié de la médiatisation qu'elle mérite, la FNAI a jugé nécessaire de se doter d'un organe de presse qui lui servira de support d'information et de communication. Avec le lancement de Pro-immo, une publication hebdomadaire, le bureau national de la fédération affiche sa volonté de voir ce créneau mieux organisé. Les ambitions de la fédération se sont renforcées à la faveur de la promulgation du décret exécutif relatif à l'activité de l'agent immobilier. Est-ce suffisant pour réglementer un marché où la spéculation est érigée en mode d'emploi ? Les membres de la fédération, qui animaient un point de presse à Alger, ne perdent pas espoir de barrer la route aux réseaux qui minent le secteur de l'immobilier. Lieu de toutes les arnaques et de tant de soupçons, l'heure est à la réhabilitation de la confiance entre les personnes concernées par les transactions immobilières. «L'administration a une mauvaise image de l'agence immobilière. Le bailleur ainsi que le client ne font pas aussi confiance à l'agent immobilier. Nous ne pouvons pas organiser le marché dans de tels rapports de méfiance», a déclaré Aouidet Abdelhakim, vice-président et chargé de communication de la fédération. Evoquant la question des affaires de justice liées à des transactions entachées de fraudes, après avoir constaté «l'existence de beaucoup d'affaires devant un vide en matière d'information», il a annoncé que «le rôle de la fédération est de limiter les affaires de justice afin d'éviter de futures arnaques entre citoyens algériens». Prié d'expliquer les raisons de la hausse des prix de la location et de l'achat du logement, contrairement à la tendance générale à travers le monde, M. Aouidet a indiqué que la situation ne saurait changer sans la professionnalisation et la moralisation de l'activité : «Il est inconcevable qu'un propriétaire définisse le prix de son appartement à partir d'un café. C'est aux professionnels d'arrêter les normes et les critères devant fixer les tarifs de toutes les transactions.» Il a également émis le vœu de voir augmenter le nombre d'agences qui adhèrent à la fédération. L'effet attendu de la promulgation du texte régissant l'activité sera «l'adhésion d'un nombre croissant» à la Fédération nationale des agences immobilières et la disparition à terme des «agences parasites». A. Y. Sur 5 300 agences, 1 400 sont affiliées à la FNAI En plus de la complexité de l'activité de l'agent immobilier, tenu d'évoluer actuellement dans un environnement marqué par l'anarchie, la Fédération nationale des agences immobilières compte gagner l'adhésion de toutes les agences activant sur le territoire national. Pour l'heure, 1 400 agences adhèrent à la fédération sur un total de 5 300. L'objectif sera difficile à réaliser notamment quand on sait que des dissensions sont nées au sein du bureau national de la fédération. Les deux parties en conflit s'accusent en effet de «violation des statuts de l'organisation». La réunion du bureau national de la FNAI, prévue pour le 8 janvier 2009, lèvera le voile sur les différends entre les membres de la structure. A. Y.