La crise financière internationale et la chute brutale des cours du pétrole auront certainement un impact sur nos recettes pétrolières. Cet impact se fera sentir durant le premier semestre de l'année prochaine. C'est ce qu'a affirmé le P-DG de Sonatrach qui était l'invité de la rédaction de la radio Chaîne III. Mohamed Meziane a, en revanche, confirmé le maintien de tous les autres projets lancés par l'entreprise qu'il dirige, en ce sens qu'ils ont été étudiés, maturés et financés sur les fonds propres de Sonatrach ainsi qu'à travers le système bancaire, a déclaré M. Meziane qui s'attache quand même à l'espoir de voir la réunion de l'OPEP de mercredi aboutir à la décision de réduire la production de ses membres pour booster les prix. Ce qui permettra certainement à Sonatrach de revoir ses prévisions entrepreneuriales à la hausse. Le P-DG du géant de l'énergie algérienne a cependant exclu le gel de certains projets qui sont avancés. «Il est plus difficile de poursuivre un projet gelé que de poursuivre dans sa réalisation», a encore précisé l'invité de la radio. Abordant la question des investissements, M. Meziane indiquera que le plan 2008-20015 prévoit l'injection de 45,5 milliards de dollars, y compris avec les partenaires de Sonatrach. 2/3 seront consacrés à l'activité en amont, telle la recherche, l'exploitation. 20% seront destinés aux activités de transport, cela en plus de la pétrochimie, notamment dans le cadre du programme en cours de réalisation, à l'image du méthanol. Le P-DG de Sonatrach abordera également les projets de partenariat grippés, tels que celui avec Gazprom qui n'a pas abouti, l'entreprise algérienne n'ayant pas été retenue. «Cela n'empêche pas que la société russe est une entreprise consœur, évoluant dans les mêmes activités que Sonatrach et si des projets de partenariat sont possibles au futur nous les exploiterons.» A la question de savoir quelle serait la stratégie de Sonatrach dans le contexte de la crise financière et de la chute des prix, notamment à l'international, M. Meziane a déclaré que ladite stratégie a été adoptée et que l'entreprise avait décidé d'assurer à partir de 2015 30% de ses recettes aux activités internationales. «Nous sommes déjà présents dans une quinzaine de pays, comme le Pérou, le Niger, la Mauritanie, la Tunisie, la Libye, l'Egypte, etc.» L'entreprise algérienne compte évoluer en fonction de l'évolution des marchés et investir l'équivalent de 1,5 milliard de dollars. Toutefois, elle reste à l'écoute du marché, ce, d'autant que les coûts des forages ont augmenté. Le P-DG de Sonatrach avouera quand même que ce sont des investissements à risque. Dès lors, il espère que les activités d'exploration permettront à l'entreprise de découvrir des réserves, de produire et d'atteindre l'objectif des 30%. Sur le plan gazier, M. Meziane a indiqué que les deux litiges qui opposent son entreprise à ses consœurs espagnoles sont toujours en voie d'arbitrage. En ce qui concerne l'évolution et la flexibilité des prix, elles sont prévues par les contrats signés en ce sens. Rappelons que l'Algérie produit l'équivalent en tonne de pétrole près de 230 millions de m3 et en exporte 130 millions de m3. F. A.