De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche La grève au niveau des infrastructures de santé, à laquelle ont appelé cinq syndicats de la santé publique, a eu un écho mitigé au niveau de la wilaya de Bouira. Cette action de protestation pour dénoncer le silence des pouvoirs publics par rapport aux revendications socioprofessionnelles n'a concerné hier que les adhérents du SNPSP exerçant en majorité dans les structures situées au chef-lieu de la wilaya. Selon des sources, les médecins en fonction dans les hôpitaux de Lakhdaria, M'chedallah et Aïn Bessem avaient regagné normalement leur poste de travail. Selon les chiffres recueillis auprès de la direction de la santé publique, le taux de suivi de la grève durant la première journée était de 10,5% pour l'ensemble de la wilaya, ce qui représente près de 40 médecins sur les 377 que compte Bouira. Les responsables de ce secteur ont indiqué que pour la journée d'hier l'impact de la grève n'a pas évolué. Selon un praticien, les revendications soulevées concernent le système de calcul des salaires, le problème de logement pour les spécialistes de la santé publique affectés dans les petites localités et les problèmes générés par la dernière restructuration de ce secteur, ayant consacré la séparation entre les hôpitaux et les centres de santé et la transformation de ces derniers en salles de soins. Pour certains médecins, cette restructuration a été effectuée dans la précipitation, alors que les conditions humaines et matérielles n'étaient pas encore réunies. Selon eux, parmi les syndicats ayant appelé à la grève, seul le SNPSP est implanté au niveau de la région, le SNPDSM, le SNMASM et le SNAPSY ne disposant pas encore de base dans la wilaya. Toutefois, selon un médecin exerçant dans un EPSP (établissement de proximité de santé publique) du chef-lieu, le taux du suivi de cette grève, qui s'étale entre le 13 et le 17 du mois en cours, avait atteint 60%. «Si la grève n'a pas été suivie massivement à Bouira, ce n'est pas parce que les praticiens de la santé publique ne se sentent pas concernés, l'ensemble est concerné par les revendications soulevées, mais les structures de la wilaya manquent énormément d'une représentation syndicale autonome», ajoute notre interlocuteur. Sur un autre registre, nous avons appris hier que le directeur de l'hôpital M. Boudiaf de Bouira a été relevé de ses fonctions suite à des rapports de la DSP de la wilaya et une enquête diligentée par le ministère au mois de novembre dernier et qui a constaté des manquements et une désorganisation manifeste au niveau des différentes structures de l'hôpital, notamment dans le service des urgences.