De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Assurer les droits de propriété industrielle (marque, brevet), encourager les créateurs à fructifier leur prototype inventé demeurent les tâches principales de l'Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI). C'est ce qui a été mis en relief par le directeur de cet organisme, dimanche au palais de la culture Malek Haddad, au cours de la tenue de la douzième journée nationale de l'innovation du développement économique. Sous le haut patronage du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, le directeur de l'INAPI, M. Belkacem, dira : «Le but établi à travers cette manifestation est de faire connaître le rapport intrinsèque entre l'innovateur, l'entreprise et le producteur. Les pouvoirs publics accordent beaucoup d'importance aux créateurs», avant de lever le voile sur une équivoque : «Les entreprises se doivent de revoir leur copie en matière de développement. Dans une période où la compétitivité est rude, seul l'essor pourrait permettre une longévité aux entrepreneurs des sociétés, qu'elles soient publiques ou privées. Ainsi, l'innovation doit être au cœur de l'entreprise. Cette dernière ne pourra acquérir le succès que par sa capacité d'innover.» Sur un autre plan, le responsable de l'INAPI mettra l'accent sur la participation de l'organisme qu'il dirige au développement de la créativité algérienne qui, selon lui, n'est pas des moindres vu la capacité dont elle dispose, comme en témoignent les brevets enregistrés. «Il faut exploiter ce réservoir d'idées souvent livré à lui-même», dira-t-il. Pour sa part, le représentant du ministère, tout en rappelant le thème de la journée, qui est «l'innovateur : moteur du développement économique», a mis l'accent sur l'importance de la mise en pratique des éventuelles inventions, surtout que notre pays est engagé dans un partenariat avec l'Union européenne et sera bientôt affilié au marché arabe du commerce. C'est pourquoi la nécessité de promouvoir toute création porteuse. Les entreprises sont les premières concernées par toute découverte issue de leur activité. Cependant, sur le terrain, on remarque l'indifférence face aux «nouveautés». «Quiconque veut faire protéger une invention doit en faire expressément la demande à l'administration de la propriété industrielle. Le requérant, tout en accomplissant ces formalités, s'acquitte des taxes exigibles et, sous réserve d'une priorité revendiquée ailleurs, devient titulaire de cette invention avec une exclusivité de droits. En vertu de cette exclusivité, nul n'a le droit d'exploiter son invention sans autorisation.» Suite à quoi, on procédera à la délivrance du brevet d'invention selon la nature de celle-ci, à savoir brevet de produit dont l'invention satisfait aux conditions requises. Un autre point a été soulevé lors de ce conclave. Il a trait au financement du prototype. «Malheureusement, l'INAPI ne fait que présenter l'innovateur et le protéger grâce à un arsenal juridique conforme au standard international que l'Algérie a adopté», précise le directeur de l'Institut avant de conclure : «Il faut reconnaître au créateur ses droits, comme il importe de le stimuler.» Concernant le nombre de marques existantes en Algérie, elles frôlent les 100 000, dont 20 000 seulement sont nationales. Les brevets avoisinent les 3 500 avec 700 de propriété algérienne. Enfin, les dessins et modèles sont de l'ordre de 2 000. Il est à noter enfin que le premier prix de la création de l'année 2008 a été attribué à M. Chekkar Abdelghani pour avoir inventé un dispositif anti-fuite du gaz domestique. Un autre participant aurait été gratifié pour son invention inhérente à la mise en place d'un capteur solaire à air muni d'ailettes qui permet la préservation de l'environnement et économise de l'énergie. En fait, cette invention, unique dans le pays selon son auteur Youcef Sabri, permet le chauffage dans l'habitat et le séchage solaire, c'est-à-dire la déshumidification des produits agroalimentaires et ce, en incorporant des accessoires simples.