«La zone arabe de libre-échange sans l'Algérie est bancale.» Ce sont là les propos du ministre du Commerce en réponse aux questions de la Tribune sur les raisons qui ont finalement poussé l'Algérie à adhérer à cet espace commercial après des années d'hésitation et de divergences. El Hachemi Djaaboub nous a expliqué que l'idée même de la création d'un tel espace remontait à 1981, lorsque le siège de la Ligue arabe était à Tunis. L'idée ayant fait son chemin, ce n'est qu'en 1995, à l'occasion du sommet de ladite ligue dans la capitale égyptienne, qu'un programme exécutif a été mis en place à travers le démantèlement des barrières douanières jusqu'à 2005. Tous les pays arabes étaient membres de cet espace, à l'exception de l'Algérie et de Djibouti. Cependant, indiquera le ministre du Commerce, une zone arabe de libre-échange sans l'Algérie demeure bancale, compte tenu du poids de notre pays en termes de balance commerciale. «Les pays membres de cet espace n'ont eu de cesse d'inviter l'Algérie à y adhérer afin qu'il ait un sens», dira encore M. Djaaboub. Deux raisons, selon le ministre, ont prévalu aux hésitations et autre retard de l'adhésion de notre pays. Il s'agit tout d'abord de la situation sécuritaire qui prévalait en Algérie. Ensuite, des divergences apparues à propos de la nécessité, et c'était l'une des revendications de l'Algérie, d'adopter les mêmes critères que ceux ayant présidé à l'accord d'association avec l'Union européenne. C'est-à-dire la transformation substantielle du produit national au moment où les pays membres de la zone n'en proposaient que 40%. «Aujourd'hui, la crise est derrière nous et nous avons pour le second point réussi à trouver un consensus», a déclaré M. Djaaboub. Aussi, conformément à la déclaration du président de la République en Arabie saoudite l'année dernière selon laquelle notre pays avait décidé d'adhérer à la zone arabe de libre-échange et à l'instruction présidentielle y afférente, «nous avons envoyé le dossier d'adhésion aussi bien à l'ambassadeur d'Algérie en Egypte et au représentant permanent auprès de la Ligue arabe, Abdelkader Hadjar, pour qu'ils le transmettent au secrétariat général de la Ligue arabe». A la question de savoir quel serait l'intérêt de notre pays dans cet espace commercial, le ministre du Commerce nous dira que l'Algérie veut diversifier ses fournisseurs et trouver des espaces et des marchés pour nos produits. Il nous indiquera, d'autre part, que les échanges commerciaux entre l'Algérie et les pays membres de la zone sont très faibles. En 2007, le volume de nos importations des pays arabes ne dépassait pas les 895 millions de dollars, tandis que nos exportations ont été évaluées à 1,5 milliard de dollars. A propos du processus d'adhésion à l'OMC, M. Djaaboub affirmera qu'il y a cinq mois, l'Algérie a reçu un nouveau paquet de questions émanant essentiellement des Etats-Unis et de l'Union européenne. «Par questions, il faut comprendre requêtes», précise le ministre du Commerce qui n'a pas manqué de signaler qu'à «quelque chose malheur est bon», en ce sens que la crise financière internationale nous permet de mieux appréhender la chose. «Nous ne sommes pas pressés», nous lancera-t-il non sans préciser qu'il entend par là que cela pourrait vouloir dire que nous pourrions être à 1 km. F. A.