Dans son intervention lors d'une rencontre économique sur la zone arabe de libre-échange (ZALE), le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, a annoncé que «les autorités algériennes avaient décidé de ne signer aucun accord de libre-échange avant l'adhésion effective de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC)». Le ministre a indiqué que «des négociations avancées étaient en cours entre l'Algérie et plusieurs blocs économiques régionaux (dont l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la commission européenne de libre échange)». Il a également soutenu que «la décision de ne signer aucun accord commercial avec ces espaces économiques visait à consacrer tous les efforts au parachèvement de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC». Il a rappelé que «les clauses de cette Organisation permettent de conclure d'autres accords bilatéraux». El Hachemi Djaaboub a, par ailleurs, fait part de la volonté de plusieurs pays et organisations d'engager des négociations avec l'Algérie à l'instar du Marché commun de l'Afrique australe (Comesa), le Marché commun de l'Amérique du Sud (Mercosur), ainsi que la Turquie. Cette dernière veut bénéficier des mêmes avantages de l'accord d'association avec l'UE. Toutefois, il a écarté la possibilité que l'Algérie engage des négociations avec ces blocs avant son adhésion à l'OMC. Le ministre a fait savoir que «l'Algérie avait déjà signé trois accords de libre-échange avec l'UE et la ZALE ainsi que trois accords commerciaux avec la Jordanie et la Tunisie. Par contre, 11 accords avaient été signés par le Maroc, 8 par l'Egypte et 7 par la Tunisie». S'agissant de la liste négative établie par l'Algérie dans le cadre de ZALE, le ministre a précisé que cette mesure ne signifiait pas l'interdiction de l'importation des produits concernés, mais une exclusion de ces produits des avantages douaniers pour une durée de deux ans, ceci afin de permettre à l'entreprise algérienne de se mettre à niveau et à être compétitive. Djaaboub a indiqué que «les importations de l'Algérie en produits arabes s'élèvent à 1,6 milliard de dollars en 2009 contre 1,2 en 2008. Cette augmentation, précisera-t-il, n'est pas réelle. Il s'agit de manipulations des factures par des importateurs». Le ministre a ajouté : «en 2008, les importateurs ne déclaraient pas la valeur réelle des factures pour échapper aux droits tarifaires. En 2009, ils ont déclaré la juste valeur des factures. Le majorant parfois-a l'effet du transfert illicite-de fonds en devises à l'étranger. Ce qui explique l'augmentation -en apparence- des importations».