Synthèse de Badiaa Amarni Le ministre du Commerce, El Hachemi Djaaboub, s'est exprimé dans deux tribunes différentes jeudi dernier sur des questions ayant trait à son secteur. Intervenant d'abord sur les ondes de la radio Chaîne III, il a annoncé que «des mesures sont prévues pour lutter contre la concurrence déloyale dans le cadre de l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange (ZALE)». Selon lui, si un cas de concurrence déloyale, de dumping ou encore de menace sur une filière industrielle nationale se présentait, «nous allons soit contingenter le produit importé dans le cadre de cette zone, soit différer son importation pour une, deux ou quatre années». Interrogé sur les réserves et inquiétudes émises par certains opérateurs économiques nationaux concernant les conséquences qui pourraient découler de cette démarche, et qui pourraient toucher les nombreuses filières manufacturières, agroalimentaires…, il a signalé que «la liste négative à l'importation dans cette zone sera actualisée avec le concours des opérateurs économiques nationaux qui sont conviés à une rencontre jeudi prochain». Et de rappeler que «la première version de cette liste de produits dont l'importation est interdite a été réalisée en 2004». Il n'a pas manqué de dire que «les avantages comparatifs des pays adhérents ne seront guère remis en cause et qu'il ne sera pas exigé des pays membres de relever la tarification locale de leur énergie industrielle ou encore les charges fiscales de leurs opérateurs économiques». Le premier responsable du secteur du commerce a rappelé que l'adhésion à la ZALE «est une décision politique stratégique». Elle permettra à l'Algérie de «trouver de nouveaux fournisseurs et aux opérateurs économiques de multiplier leurs exportations en direction de la région arabe». Les chiffres avancés font état que le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et les pays arabes réunis ne dépasse pas 900 millions de dollars. La ZALE peut devenir, de ce fait, un marché potentiel pour l'Algérie, souligne-t-il. Il notera que, mis à part six pays, à savoir la Tunisie, le Maroc, l'Egypte, l'Arabie saoudite, la Syrie, et les Emirat arabes unis qui produisent et exportent, le reste des pays arabes, environ une quinzaine, sont de simples importateurs qui peuvent être attirés par les produits algériens. Face aux sénateurs, Djaaboub a rappelé que les travaux de réalisation d'un laboratoire national ont été lancés dans la commune de Mahelma (Alger). Il sera chargé essentiellement du contrôle des différents produits nationaux ou importés existant sur le marché. Un programme de réalisation d'un laboratoire de contrôle de la conformité des produits dans chaque wilaya est aussi tracé dans le cadre du prochain quinquennal 2009-2013. Sur l'ampleur du marché parallèle, M. Djaaboub a informé les sénateurs qu'un programme a été mis en place par son département. Il s'agit de construire 50 marchés nationaux, régionaux et de wilaya de même que 1 000 nouveaux marchés de proximité. Les congés des commerçants désormais codifiés Interrogé sur les commerces qui ferment en périodes de congé et de fêtes, M. El Hachemi Djaaboub a annoncé que «les congés annuels des commerçants seront désormais codifiés». Se voulant plus explicite, il a rappelé qu'«il sera procédé à la délivrance par les présidents des APC, en coordination avec les directions du commerce de wilaya, des autorisations de congé aux commerçants». «Cela conformément au décret promulgué et qui se trouve actuellement au secrétariat général du gouvernement», fera-t-il savoir. Toujours selon lui, «cette autorisation ne sera délivrée que s'il y a d'autres commerçants exerçant le même métier non loin du local qui va fermer». De plus, une pancarte doit être affichée par le commerçant en congé informant les clients sur le local le plus proche qui exerce la même activité.