Photo : Riad De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Patience, patience. C'est du moins le message à double sens lancé depuis Constantine aux «quêteurs» de toit par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Noureddine Moussa, invité hier du forum qu'ont organisé nos confrères du quotidien arabophone An Nasr au niveau de la salle des délibérations de l'Assemblée populaire de wilaya (APW). Par ailleurs, il a brandi une menace à peine voilée aux responsables chargés du secteur de l'urbanisme sur l'anarchie et le manque d'esthétique qu'engendrent ces chantiers à ciel ouvert qui n'ont raté aucun passage d'étoile filante. «A l'avenir, aucun permis de construire ne sera délivré sans un certificat de viabilité d'aménagement», martèle-t-il. En évoquant l'état des lieux de l'habitat en Algérie, le ministre fait ressortir des dernières statistiques arrêtées, fin mars dernier, «l'attribution de 460 000 logements toutes formules confondues. Cependant, il reste 544 000 logements en cours de réalisation avec des taux d'avancement allant de 10 à 70%, selon les mêmes statistiques». Un bilan jugé satisfaisant par l'hôte d'An Nasr qui a expliqué sur les réalisations restantes qui devraient être livrées dans «moins de deux années», conformément à l'échéance fixée pour la finalisation du programme de 1 million de logements, dès lors que 460 000 ont vu le jour au terme de trois années «Les procédures initiales avant le démarrage des travaux nécessitent souvent beaucoup plus de temps que celui de la réalisation de l'œuvre elle-même. Pour choisir l'assiette du projet, les études prennent trois mois. Outre le travail des commissions externes et nationale», avise le ministre avant de rassurer : «Nous avons dépassé ce stade !» Concernant le logement rural, M. Moussa n'a pas caché la facilité avec laquelle s'exécutent les travaux et avance le chiffre de 22 900 unités livrées. «Ainsi, nous avons donné des recommandations pour que le programme relatif à ce type de logement soit parachevé fin 2008. C'est le cas des 189 000 en cours d'achèvement», insiste–t-il. Abordant les spéculations du ciment et du rond à béton qui ne seront pas sans conséquences sur «les délais impartis» aux différents chantiers, le responsable de l'habitat souligne que l'Etat a pris toutes les dispositions nécessaires pour mettre fin à cette situation. «Lorsqu'il y a marché, l'entrepreneur signe une soumission dans laquelle il atteste avoir pris connaissance des conditions d'exécution de ce marché.» Evoquant le marché du ciment, le ministre attribue les perturbations des prix «à la maintenance cyclique» programmée par les constructeurs. Cela n'exclut pas le marché noir qu'a enregistré cette condition, mais dominée en peu de temps par la mise en place d'une intervention «collective» regroupant le ministère du Commerce et les éléments de la Sûreté nationale .Pour ce qui est du rond à béton, le ministre cadre l'inflation dans le marché mondial qui a connu des «oscillations», n'empêche que l'Etat a payé le prix ! Mais les formes de révision et d'actualisation des coûts ont été élaborées selon le réglementent en vigueur. «L'état ne fait pas en sorte que l'entreprise perde de l'argent, au contraire nous voulons consolider sa position», rassure le responsable. En somme, si le ministre s'est montré optimiste quant aux réalisations enregistrées durant ces trois dernières années, la résorption des 174 000 habitations précaires enregistrées dans le pays requiert davantage d'avancement dans les chantiers et les statistiques sur «les fraudeurs» de taudis devraient être aussi à jour.