Les fluctuations des prix du baril de pétrole ont toujours été suivies de décisions d'augmentation ou de réduction du volume de production. Les pays exportateurs de pétrole membres de l'OPEP ainsi que la Norvège, le Mexique et surtout la Russie, tentent, en effet, de réguler le marché pétrolier souvent affecté par des crises économiques et ce, pour un objectif global : vendre le baril de pétrole «à son juste prix». Ces dernières années, la courbe sinusoïdale qu'ont connue les prix de l'or noir a poussé l'OPEP à décider de réduire son volume de production. Pour ce faire, elle a mis en place, en 2000, un système de régulation autorisant un ajustement «automatique» de la production sans pour autant nécessiter une réunion des pays membres. Ainsi, lorsque le prix du panier est au-dessous de 22 dollars pendant dix jours ouvrés consécutifs, l'OPEP peut décider de réduire sa production de 500 000 barils par jour. Inversement, si les cours sont au-dessus de 28 dollars pendant vingt jours ouvrés consécutifs, elle peut décider d'augmenter sa production. En suivant cette équation, l'OPEP, qui avait établi une fourchette des prix, en ce sens que ces derniers doivent se situer dans le contexte d'alors aux environs de 26 dollars, avait procédé à une série de décisions, qualifiées par les experts de «capitales». Il s'agit d'une réduction significative de l'offre de moins de 1 Mb/j, le 1er janvier ; et moins de 1,5 Mb/j, au 1er avril 2001. Cependant, en dépit de ces réductions, le niveau des stocks industriels OCDE a progressivement augmenté en 2001 en connaissant au deuxième puis au troisième trimestre une hausse plus marquée que les évolutions saisonnières. Autre tentative : le 17 juillet, l'OPEP avait consenti une réduction de 3,5 Mb/j de ses quotas pour une application au 1er septembre. Ce qui avait permis alors d'inverser le mouvement. Le spectre d'une nouvelle crise comme celle vécue par le continent asiatique en 1998, qui a eu comme conséquence un effondrement du prix du baril jusqu'à un plancher de 10 dollars, auquel s'ajoutent les attentats du 11 septembre 2001, a poussé les responsables du cartel à se réunir encore une fois pour annoncer une autre réduction de quotas de 1,5 Mb/j applicable au 1er janvier tout en conditionnant cette baisse à une réduction de la production des pays non-OPEP de 0,5 Mbj le 14 novembre 2001. Cette décision est inédite d'autant plus que, pour la première fois de son histoire, l'OPEP a lié le durcissement de sa politique de quotas à une action solidaire des principaux pays exportateurs de pétrole hors Opep, en les menaçant de guerre des prix en cas de non coopération. Quelques mois plus tard, soit après que l'Irak est redevenu membre de plein droit de l'OPEP en septembre 2003 mais dispensé de quotas, une nouvelle vague de décisions de réduction est appliquée par l'OPEP en fonction, bien sûr, des situations géopolitiques. En effet, le contexte économique mondial est fortement marqué par une économie américaine dynamique et une forte croissance de la consommation en Chine et en Inde. Avec l'ensemble de ces facteurs, une nouvelle réduction d'un million de barils par jour à partir de janvier 2005 a été prise à la réunion de l'OPEP du 10 décembre 2004. Les statistiques montrent également qu'à partir de novembre 2006, soit la date de l'inclusion de la production de l'Angola et de l'Equateur, une autre baisse du volume de production de 1,2 mbj a été effectuée. Ces deux dernières années, avec les premiers signes de la crise des crédits hypothécaires, devenue quelques mois après une crise financière mondiale, une nouvelle réduction a été effectuée. Il s'agit de celle de février 2007 à Abuja, soit moins de 0,5 mbj. Les dernières décisions en date sont celles de cette année, soit trois en quatre mois. S. B.