Les cours du pétrole ont continué à baisser lundi matin alors que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé samedi de maintenir pour le moment ses quotas actuels de production. Le prix du baril de pétrole était en repli de 4,9% à 52,35 dollars le baril après la réunion de l'Opep au Caire qui n'a pas abouti à une décision immédiate de réduction de la production de pétrole. En effet, les pays producteurs ont reporté leur décision à la réunion d'Alger de fin décembre. L'Organisation avait toutefois déjà réduit de 2 millions de barils sa production journalière de pétrole, l'équivalent de 7,3% de sa production, lors de ses deux précédentes réunions en septembre et octobre. Les pays exportateurs de brut sont particulièrement préoccupés par la perspective d'une chute continue de la demande à cause de la crise financière mondiale, qui réduit les perspectives de croissance des pays consommateurs d'or noir. "Il y a une destruction de la demande" de pétrole, a dit M. El-Badri, en appelant les pays producteurs mais non membres de l'Opep à participer aux tentatives de soutien des cours en réduisant leur offre. "La tâche est un peu lourde cette fois (pour la seule Opep, NDLR) et nous avons besoin de leur participation", a dit le responsable. Cet appel du secrétaire général de l'Organisation semble avoir porté ses fruits puisque, selon le ministre iranien du Pétrole Gholam Hossein Nozari, les pays producteurs de pétrole non membres de l'Opep ont accepté de réduire leur production de brut. Les producteurs de pétrole non membres de l'OPEP dont la Russie, ont convenu d'agir dans ce sens pour "soutenir la décisions de l'Opep", a déclaré M. Nozari à la presse, en marge de la cérémonie d'ouverture de la 13e Conférence internationale du pétrole et du gaz à Téhéran. Selon la télévision locale, M. Nozari avait indiqué plus tôt dans la journée qu'il y avait un excédent de deux millions de barils de pétrole par jour sur le marché mondial. Ses déclarations confirment celles de M. El Badri qui a annoncé que le Mexique et la Norvège "ont déjà réduit naturellement leur production", ajoutant qu'après la réunion d'Oran un responsable de l'Organisation "se rendra à Moscou pour essayer d'obtenir sa participation" à la réduction de l'offre. Une participation qui semble acquise dans la mesure où le ministre de l'Energie, M. Sergueï Chmatko, a déjà indiqué que son pays n'exclut pas de réduire le volume d'extraction de pétrole pour soutenir les prix sur les marchés mondiaux et coordonnera sa position avec l'Opep. Le président russe, M. Dmitri Medvedev, a souhaité, dans ce contexte, "des prix du pétrole justes qui ne doivent être ni trop bas ni spéculatifs", estimant qu'un prix du baril oscillant entre 80 et 100 dollars serait "une bonne marge". En attendant une probable adhésion à l'Opep, la Russie envisage, dans un premier temps, de coopérer avec l'organisation. Selon M. Dmitri Medvedev, la Russie coordonnera ses efforts avec l'Opep pour élaborer des mesures de protection et, par là même, préserver ses intérêts. Pour le vice-président de la compagnie pétrolière russe Lukoil, Leonid Fedoun, la Russie pourrait même adhérer à l'Opep.