Selon le rapport sur « Les tendances monétaires et financières au premier semestre 2009 » de la Banque d'Algérie, l'un des éléments qui a alimenté « l'effet de choc externe » durant le premier semestre est « la diminution significative des volumes exportés » d'hydrocarbures par rapport à la même période de l'année passée. Cette diminution a été de moins 13,48%, selon le même rapport. En réalité, elle représente la contribution de l'Algérie à la réduction de sa production pétrolière de 200 000 barils environ par jour en application des décisions de l'Opep. La valeur des hydrocarbures exportées durant le premier semestre 2009, qui s'est contractée de 52,66% par rapport au premier semestre 2008, a subi deux effets.Il y a la baisse du prix du baril de pétrole qui a atteint 51,89 dollars durant le premier semestre 2009 contre un prix moyen de 111,56 dollars le baril au premier semestre de l'année 2008. Cette baisse de plus de la moitié du prix du baril s'est accompagnée d'une baisse des quantités exportées, évaluée à moins 13,48%. En termes de chiffres, le manque à gagner au premier semestre 2009, à cause de ce recul des exportations, peut être estimé à environ 2,63 milliards de dollars puisque les exportations d'hydrocarbures au premier semestre 2009 ont totalisé 19,52 milliards de dollars. Sur toute l'année 2009, le manque à gagner serait de 5 milliards de dollars environ. Toutefois, cette perte est relative puisque ce sont les réductions de la production des pays membres de l'Opep, dont celle de l'Algérie, qui ont réussi à redresser les cours. En effet, selon les estimations de la Banque d'Algérie, le prix du baril de pétrole avait atteint 41,21 dollars en moyenne au mois de décembre 2008, 48,06 dollars en mars 2009 et 68,2 dollars en juin 2009. En moyenne trimestrielle, il avait atteint 45,35 dollars au premier trimestre 2009 et 59,05 dollars au second. Cette hausse graduelle a pu être obtenue grâce surtout à l'application des réductions appliquées par la majorité des pays producteurs de l'Opep, mis à part l'Iran, le Venezuela et l'Angola qui ne les ont pas appliquées à 100%.On peut supposer que le manque à gagner résultant de la baisse des volumes exportés est relatif puisque sans cette réduction de la production, les prix auraient été plus bas et les recettes moindres. Toutefois, cet aspect pose le problème des pays exportateurs de pétrole non membres de l'Opep et qui tirent profit de cette stabilisation des prix sans y contribuer par une baisse de la production. Les trois principaux pays producteurs de pétrole, qui pouvaient contribuer aux côtés de l'Opep à la stabilisation des prix, sont la Russie, le Mexique et la Norvège. Si le Mexique et la Norvège connaissent un déclin de leurs capacités de production, pour la Russie le problème est différent. A la veille de la conférence de l'Opep qui s'est tenue à Oran en décembre 2008, le Mexique et la Norvège n'avaient pas pris d'engagement, à la différence de la Russie. A la veille de la conférence, le président russe Dmitri Medvedev avait même déclaré publiquement que son pays pouvait rejoindre l'Opep pour défendre ses intérêts. Dans une déclaration rapportée par la télévision, le président russe avait même proposé de « combiner une réduction des volumes de production de pétrole, une participation aux organisations existantes de fournisseurs, ainsi qu'une participation à de nouvelles organisations si nous pouvons nous mettre d'accord là-dessus », en ajoutant : « Je le répète encore une fois, c'est une question vitale pour notre pays et pour son développement. Nous ne devons nous laisser guider par aucun critère abstrait ni par des recommandations des organisations internationales. Ce sont nos intérêts nationaux. » De son côté, le vice-premier ministre russe Igor Setchine en charge de l'Energie, qui était présent à Oran lors de la conférence de l'Opep en décembre 2008, avait déclaré que « la Russie étudiait différentes formes de coopération avec l'OPEP allant de l'observation à l'adhésion », en ajoutant que « les compagnies pétrolières russes pourraient réduire leurs exportations de 300 000-320 000 barils de pétrole par jour ». Dans la réalité, c'est le contraire qui s'est produit. Non seulement la Russie n'a pas réduit sa production, mais au contraire, elle l'a augmentée, détrônant ainsi l'Arabie Saoudite de sa place de premier producteur mondial de pétrole et prenant des parts de marché aux pays de l'Opep. Au mois d'août 2009, la Russie produisait 10 millions de barils de pétrole par jour contre 8 MBJ pour l'Arabie Saoudite. Cette situation a donné lieu à de nombreuses polémiques entre l'Opep et la Russie. Mais les pays de l'Opep ont compris, depuis le premier trimestre 2009, qu'ils devront supporter seuls la stabilisation des prix.