Photo : Riad Par Amel Bouakba L'insuffisance rénale est un vrai problème de santé publique en Algérie. Quelque six millions d'Algériens présentent un risque rénal et 13 000 sont des patients dialysés à travers les 250 centres d'hémodialyse, avec tout ce que cela comporte comme complications. La greffe rénale constitue pour bon nombre de malades la solution idéale pour mettre fin à leurs souffrances. Mais le don d'organes se fait rare dans notre pays, c'est pourquoi les spécialistes insistent pour mettre le paquet sur la sensibilisation autour de cette question. Dans ce cadre, le comité médical national de néphrologie a organisé mercredi à l'Institut national de santé publique (INSP) une journée d'étude sur le traitement de l'insuffisance rénale chronique et ses complications et élaboré une stratégie de prévention et de prise en charge de cette pathologie pour les dix prochaines années. Le professeur Rayane, coordinateur du comité national médical de néphrologie, a fait part de la stratégie du ministère de la Santé pour prendre en charge l'insuffisance rénale, qui repose sur deux axes principaux, à savoir la prévention de cette pathologie et le développement de la transplantation rénale. Il s'agira de développer le diagnostic précoce en ciblant les populations à risque comme les diabétiques et les hypertendus. S'agissant de la transplantation rénale, la stratégie pour les dix ans à venir est de réaliser au moins 1 000 greffes rénales par an. Pour encourager ce type d'interventions et le don d'organes, le professeur Rayane a annoncé le lancement, en janvier prochain, d'une campagne de sensibilisation pour le don d'organes à partir de donneurs cadavériques. Il s'agit d'initier des cartes de potentiels donneurs d'organes. Ainsi, il sera possible comme c'est le cas dans d'autres pays, d'émettre le vœu de faire don de ses organes après le décès. Autre projet qui devrait voir le jour prochainement, l'ouverture du centre national du rein de Blida prévu le au 1er semestre 2009. Les participants plaident fortement, depuis quelque temps, pour promouvoir le don de reins à partir de donneurs cadavériques pour mettre fin au calvaire des malades dialysés, rappelant que le taux de mortalité se situe, actuellement, entre 12 et 15%. Les malades subissent les pénibles séances de dialyse et le coût exorbitant. Le professeur Rayane a, par ailleurs, évoqué le lancement d'un registre national de l'insuffisance chronique en vue de recenser les malades et d'optimiser les différentes thérapies substitutives rénales (hémodialyse, dialyse péritonéale et transplantation rénale).