Dérouler le film des événements culturels ayant meublé le quotidien des citoyens algériens durant les 355 jours de l'année qui tire à sa fin, et les citer par le détail, est un exercice aussi fastidieux qu'inutile. Car, étant souvent limitées dans le temps et dans l'espace (une soirée et une ville), ces manifestations n'ont pas la dimension et l'envergure qui en feraient les pics événementiels indicateurs de la richesse ou le dénuement de la vie culturelle à l'échelle nationale. Quant à ces pics, ils sont, eux, aisément quantifiables (nous ne parlerons pas là de la qualité) : des salons dont celui du livre, une vingtaine de festivals nationaux et internationaux, des échanges culturels inter-wilayas contribuant à la socialisation de la culture, des actions concrètes en direction du patrimoine, de l'activité théâtrale, un début de relance de l'activité muséale, quelques films produits, des colloques et un sommet des ministres de la Culture africain… Encore faudra-t-il souligner que, pour la majorité, ces événements ont surtout profité aux citoyens de la capitale, en premier lieu, et de quelques grandes villes du pays. La socialisation de la culture n'est pas pour cette année, même si elle s'est amorcée avec les semaines culturelles des wilayas. En somme, l'année culturelle s'est déroulée en dents de scie, avec des pics et des jours sans. Et c'est sur les creux que devraient se porter l'attention et l'action, tout en gardant en vue l'amélioration constante de la qualité des manifestations déjà mises sur les rails. On peut ainsi illustrer l'activité culturelle de l'année 2008 par cette bouteille à moitié pleine ou à moitié vide, c'est selon. Mais le propos n'est pas de susciter une stérile polémique sur le «moitié vide, moitié pleine». Il s'agit plutôt de chercher les moyens de remplir le vide, en impliquant tous les acteurs pouvant, et devant, apporter leur contribution à la socialisation de la culture et à son enrichissement. H. G.