La violence a pris de l'ampleur dans nos stades et nos salles ces derniers temps. Chaque semaine a son épisode malheureux. Plus inquiétant, les salles de sports collectifs ont été, elles aussi, gangrenées. L'élite s'y est mise aussi. Nos stades, jadis havres de paix, sont devenus des arènes de violence et d'actes de vandalisme. Le phénomène en soi n'est pas nouveau, certes, mais, jusque-là, il était exclusivement le fait des hooligans, le lit de toutes les passions exaltées dans les arènes des gladiateurs. L'élite savait prendre de la hauteur, très loin de ces tumultes. Les rares fois où elle a été touchée par le syndrome, les dénonciations et autres réactions d'indignation étaient là pour rappeler la voie du fair-play et du respect de l'adversaire aux «brebis égarées». Le mal gagne de plus en plus du terrain au moment où les principaux responsables de cette situation, plutôt que de trouver des remèdes efficaces s'accusent mutuellement. Même les joueurs, censés offrir du spectacle, se sont mis de la partie. A l'occasion du match RCK-ESS, les joueurs Aksas de l'ESS et Djeradi du RCK ont déçu par leur comportement, se donnant en spectacle au public qui n'en demandait pas tant. Cette rencontre, tout comme celle face au CABBA, n'est pas arrivée à son terme. Le match, qui a connu plusieurs arrêts, s'est terminé dans la confusion dans la rue. Dans quinze jours, toutes les équipes vont se retrouver sur les terrains pour la phase retour, et il est à craindre une escalade de violences en guise de renvoi d'ascenseur des futurs hôtes. On a assisté durant la phase aller à un «échange de politesses» lors des confrontations. Au moment où le football algérien essaie de faire face aux nombreux défis qui l'assaillent, l'apparition de la violence chez l'élite risque de fausser le jeu et de compromettre les résultats attendus. Les écarts de conduite dans les stades commençaient à en irriter plus d'un et les initiatives se multiplient chaque jour pour contenir les déchaînements de passions. Mais, malheureusement, les objectifs ne sont pas encore entièrement atteints. M. G.