Bon an, mal an, le Salon international du livre d'Alger (SILA) a toujours fait l'événement et nourri l'actualité culturelle avant, durant et après sa tenue. C'est dire l'importance accordée au livre par les différents intervenants et acteurs, entre responsables, éditeurs, médias et lecteurs. En effet, le ministère de la Culture a décidé de reconduire en 2008 l'opération 1 001 livres édités qui avait été initiée l'année d'avant dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007». Mieux, pour booster l'édition, un lot de livres sera acquis pour chaque titre publié par une maison d'édition nationale. Ces ouvrages comme ceux édités dans le cadre de l'opération 1 001 livres iront enrichir les fonds livresques des bibliothèques qui, elles aussi, ont bénéficié d'une attention particulière avec le projet «une bibliothèque par commune» qui sera également élargi aux établissements scolaires du pays. Indéniablement, l'Etat déploie des efforts pour réduire les prix du livre qui restent inaccessibles au commun des citoyens, et le mettre à la portée de tous. Paradoxalement, ces initiatives visant la socialisation du livre et la promotion de la lecture publique n'ont réussi ni l'une ni l'autre. Les bibliothèques sont toujours désertes, ou presque. Le livre de chevet a presque disparu du lexique des Algériens. Et il est rare, pour ne pas dire impossible, de rencontrer quelqu'un trompant l'attente en lisant un livre, dans un arrêt de bus qui n'en est pas un, dans un bus qui n'en est pas un ou dans le métro qui n'est tout simplement pas. Mais cet échec n'est pas à mettre sur le compte du ministère de la Culture qui ne peut, quand bien même il le voudrait, parvenir à redonner au livre la place qu'il doit avoir dans la société sans l'implication d'autres secteurs, principalement celui de l'éducation. Car la lecture est d'abord l'affaire de l'école. Or, le livre est aujourd'hui exclu des programmes scolaires. H. G.