Dans un contexte de crise économique mondiale, beaucoup d'observateurs ont tiré la sonnette d'alarme concernant les petites et moyennes entreprises algériennes, déjà fragiles pour la plupart, vu les nombreux problèmes auxquels elles font face, notamment l'accès aux crédits. Les pouvoirs publics, à leur tête le département de Mustapha Benbada, rassurent en affirmant que cette crise n'affectera pas ces entreprises et qu'un nouveau programme de mise à niveau, mené avec l'Union européenne, est mis en place pour les développer davantage. Il faut savoir que les PME ont connu une évolution appréciable (à un rythme annuel de 10%) de l'avis même du président de la République. Lors de l'audition accordée au représentant de ce secteur, Bouteflika a cependant estimé que «ces entités doivent aller vers un essor plus soutenu à la mesure des besoins réels du pays en matière d'emplois ainsi que d'outils de production et de éalisation». Le premier magistrat du pays avait fait remarquer que «les mécanismes mis en place ne sont pas encore suffisamment exploités». Il a exhorté le gouvernement «à présenter un plan d'action avant la fin de l'année, accompagné de propositions concrètes pour la dynamisation du développement et de la mise à niveau des PME». Il dira à l'adresse des opérateurs «que le moment est venu de moderniser l'outil de production, de requalifier leur main-d'œuvre et de s'engager dans tous les secteurs où une demande réelle existe». Il faut savoir, qu'actuellement le ministère de la PME s'attelle à préparer la feuille de route du secteur qui sera présentée à la conférence nationale, en janvier prochain, en présence du chef de l'Etat et du Premier ministre. Un projet de plate-forme pour l'élaboration de ce plan d'action pour le développement de la PME a été présenté récemment au gouvernement. Un code de bonne gouvernance de l'entreprise est aussi en cours de préparation et sera fin prêt à partir de janvier 2010. Son objectif est de promouvoir ces PME et de les inciter à asseoir de meilleurs principes de gestion qui seront à même d'assurer leur continuité. Toutes les mesures semblent être prises dans le but de développer davantage ces entreprises créatrices de richesses et d'emplois, et qui pourront aider à promouvoir la politique des exportations hors hydrocarbures. Faut-il rappeler que, lors de son passage devant les députés pour présenter le plan d'action du gouvernement, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, s'est félicité du fait que le secteur privé «s'est vu renforcer d'un grand nombre d'entreprises, annonçant le chiffre de 101 000 PME nouvelles qui ont vu le jour à la fin juin 2008». Il ajoutera que le secteur de la PME «fera l'objet d'incitations rationnelles y compris pour sa mise à niveau, tel que l'a ordonné le président de la République en septembre dernier». Cela étant, et malgré les assurances du gouvernement, beaucoup d'entreprises affichent la crainte d'un avenir incertain dû à cette crise économique, dans un contexte de fragilité et d'un environnement peu reluisant. Même le patronat a lancé un appel au gouvernement pour faire preuve de plus de vigilance afin d'«éviter à l'Algérie, compte tenu de sa structure des exportations, un bradage de ses ressources et l'hypothèque de ses capacités en matière de développement économique et social du futur». Ce sont là les propos de Mohamed Saïd Naït Abdelaziz, secrétaire général de la Confédération nationale du patronat algérien (Cnpa), lors de sa dernière sortie médiatique. Ce responsable avait dit que le gouvernement «doit mettre la main à la poche pour aider les entreprises dans les opérations de mise à niveau engagées», ajoutant que les PME «sont menacées et ne sont point à l'abri de la crise financière mondiale». Il a ajouté qu'«elles sont en panne générale car faibles individuellement», en affirmant que «des chefs d'entreprise se suicident». Au vu de cette situation, les PME algériennes sont-elles capables de faire face à la crise mondiale ? Seul l'avenir nous le dira. B. A.