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Le processus se fait dans l'opacité
PRIVATISATION
Publié dans L'Expression le 10 - 03 - 2008

Afin d'éviter le «massacre économique» une certaine pause s'impose.
«337 entreprises ont été privatisées entre 2005 et 2007», a déclaré hier, M.Arnaouet, expert en économie, lors d'une table ronde organisée au centre de presse d'El Moudjahid. Selon l'expert, l'implication de «l'Inspections générales des finance (IGF) n'a pas lieu d'exister». Cette inspection ne devrait pas voir le jour puisque «les économies, aux taux de croissance avancés, sont des économies gérées par les privés» a-t-il avancé pour justifier son refus de l'immixtion de l'IGF dans le processus de contrôle. De son côté, Abdelmalek Serraï consultant algérien en économie, a affirmé que «la décision du gouvernement de revoir sa politique de privatisation n'est pas vide de sens» avant de soutenir qu'«il existe une certaine opacité dans le système de privatisation». Dans son intervention, l'expert tente d'attirer l'attention sur la fragilité de l'économie algérienne. Afin d'éviter un «massacre économique», M.Serraï demande de faire une pause dans le processus, afin de permettre une évaluation exhaustive. «Une pause s'impose. Il faut baliser le terrain afin de donner un autre souffle à la privatisation», souligne-t-il. Selon l'intervenant, les opérations de privatisation se font dans l'opacité. A ce propos, M.Serraï demande au gouvernement à ce qu'«un listing des entreprises à privatiser soit rendu public». Il a également dénoncé les lenteurs dans les actions de privatisation. Pour lui «bureaucratie rime avec corruption» et en économie «time is money!» A suivre son analyse, beaucoup d'autres entreprises sont vouées à la privatisation du fait que ces entreprises font face à un manque de financement. M.Serraï croit dur comme fer au dynamisme de la jeunesse algérienne. Les moyens ne manquent pas pour la prendre en charge. Une arme redoutable à même de faire le bonheur de l'Algérie.
Suivant le même raisonnement que son prédécesseur, Reda Amrani, consultant en économie, affirme que la privatisation patauge. Les responsables n'ont pas, au préalable, tracé des objectifs précis. «Il y a une mauvaise gestion dans le processus de privatisation», a-t-il dénoncé. «Certaines entreprises ne devaient pas être privatisées», estime l'intervenant en citant le cas de la câblerie de Cheliff ainsi que celui de la marine marchande. L'intervenant déplore l'inexistence de management sur le plan économique. «Il faut qu'il y ait une vraie mise à niveau», souligne-t-il, notamment des mentalités. Sur ce point, Zaim Bensaci, président de Conseil national consultatif chargé de la promotion de la PME, tire la sonnette d'alarme. Selon le responsable de cette institution, «il y a absence d'une stratégie nationale de développement des PME». Il suggère même la mise en place d'un observatoire chargé de ces entreprises. Cependant, M.Bensaci a émis des réserves quant à la gestion des programmes de mise à niveau des PME algériennes par des experts étrangers. «Il faut que cette opération soit prise en charge par des experts algériens, d'autant que ces derniers sont mieux informés des contraintes que rencontrent les PME, notamment l'accès au foncier, au crédit bancaire, la contrefaçon et l'informel», a-t-il affirmé.


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