Le trafic de drogue est désormais dans la ligne de mire des autorités algériennes. Une lutte sans merci est engagée par les services de sécurité contre les narcotrafiquants, particulièrement, depuis que l'interconnexion entre ce fléau, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme est établi. Considérée par les instances internationales comme un pays de transit de la drogue, l'Algérie devient de plus en plus un pays consommateur, où la sonnette d'alarme tirée, en février dernier, par le directeur de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, M. A. Sayeh. Les services de sécurité ont effectué un véritable coup de pied dans la fourmilière des trafiquants. En effet, 18 tonnes de cannabis (la substance la plus usitée) ont été saisies de janvier à septembre 2008 contre 16 tonnes durant la même période de 2007. Chaque année, 22 000 personnes sont condamnées pour affaires liées à la drogue. Au 30 septembre 2008, environ 2 400 personnes ont été interpellées dont 17 étrangers. Aux arrestations succèdent les démantèlements de réseaux organisés. Les sentences sont lourdes : 7, 15, 20 ans de réclusion criminelle. Même des peines capitales ont été prononcées. Mais de l'avis des experts, les quantités saisies et les efforts consentis par les services de lutte ciblent essentiellement la marchandise destinée à l'exportation, ce qui a tendance à aggraver la consommation locale. L'Algérie, saluée par les membres du réseau méditerranéen de coopération dans le domaine de la lutte contre la drogue, MedNet, pour ses efforts, souhaite plus de soutien dans le domaine. Un montant de 3 milliards de dinars a été alloué pour un second programme national d'orientation pour la lutte contre la drogue et la toxicomanie (2009-2016). 15 centres spécialisés de désintoxication avec statut d'hôpital, 53 centres intermédiaires pour traitements externes et 185 cellules d'écoute et d'orientation seront opérationnels au début de 2009. S. A.