Le Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) a décidé, mercredi dernier, d'augmenter le montant du capital minimum requis des banques et des établissements financiers, amendant le règlement datant de 2004 relatif au capital des institutions bancaires et financières, a indiqué un communiqué émanant de la Banque d'Algérie. Le même document précise que le capital minimum des banques et des succursales de banques sera quadruplé et passera de 2,5 milliards à 10 milliards de dinars. Quant au capital minimum des établissements financiers et des succursales d'établissements financiers, il a été multiplié par sept pour passer, dorénavant, à 3,5 milliards de dinars contre 500 millions. Ce nouveau dispositif donne un délai de douze mois pour se conformer à ces nouvelles prescriptions réglementaires, alors que le règlement de mars 2004 donnait un délai de deux ans pour la mise en conformité. Le CMC a souligné que ces mesures visaient «à renforcer davantage la solidité financière [des banques et établissements financiers] ainsi que la stabilité du système bancaire en Algérie, et contribue aussi à la protection des déposants». Elles ont été prises, également, pour renforcer les règles prudentielles et stimuler les crédits à l'investissement à moyen et long terme. Le document indiquera aussi que ces mesures vont contribuer à l'amélioration de la position des banques et des établissements financiers et leur conférer des moyens d'intervention plus importants, tout en respectant en permanence le cadre prudentiel en vigueur. Cette décision, faut-il le rappeler, vient quelques jours après une communication présentée par le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, sur le système bancaire algérien. Laksaci avait rassuré quant à sa solidité et sa stabilité. Il convient de rappeler en outre qu'après la promulgation du règlement de mars 2004, amendant celui de 1993, il avait été constaté qu'un grand nombre de banques et d'établissements financiers s'étaient non seulement mis en conformité avec ce texte réglementaire mais avaient formulé des demandes en vue d'obtenir l'autorisation d'augmentation de capital dépassant largement le capital minimum requis. D'autres, par contre, s'étaient retrouvés dans l'incapacité de se conformer à ces exigences financières et avaient été, en conséquence, dissous. Le CMC a, par ailleurs, autorisé les augmentations de capital introduites antérieurement à ce nouveau règlement par, respectivement, la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR), pour le porter à 33 milliards de dinars, la Gulf Bank Algérie (à 6,5 milliards de dinars), la BNP Paribas Algérie (à 4,5 milliards de dinars) et la succursale de la banque HSBC Algeria (à 3,3 milliards de dinars). Pour indication, la place bancaire algérienne se compose actuellement de 9 banques et établissements financiers publics et de 17 banques et établissements financiers à capitaux mixtes à prédominance internationale, d'une banque off-shore algéro-libyenne, d'une Caisse de garantie des marchés publics (CGMP) et d'une Caisse de garantie des exportations (Cagex). S. B.