Entre un appel à une «révolution pacifique» et une réorganisation interne, le Front des forces socialistes tente de résister aux discours du moment et de se situer dans l'avenir. Pour respecter ses rendez-vous organiques, le FFS a donc organisé, jeudi et hier, la quatrième session ordinaire de son conseil national à Alger. D'abord pour parler politique, au premier jour, et, ensuite, pour débattre des questions organiques lors de la journée d'hier. Sauf qu'à part le discours, aux allures guerrières de Karim Tabbou, prononcé jeudi au début des travaux, le parti de Hocine Aït Ahmed n'a toujours pas pris de position officielle sur certaines questions, notamment le sujet de l'heure, à savoir l'élection présidentielle. «L'attitude des forces démocratiques est déterminante. L'abdication et la capitulation, d'un côté, la lucidité, la conviction et l'engagement durable de l'autre», a, entre autres, clamé le premier secrétaire national du Front des forces socialistes face à ce qu'il appelle «la violence permanente» pratiquée par le système. «Aujourd'hui, les Algériennes et les Algériens doivent se mobiliser pour barrer la route à la dictature des opportunistes et aux bradeurs du pays», a encore appelé le premier responsable national du FFS qui précise qu'il est «évident qu'il n'y avait rien à attendre de ce régime». Sur le plan purement interne, outre la création d'une école de formation politique à partir du début de l'année 2009, Karim Tabbou a annoncé aux membres du conseil national ce qu'il appelle un «réaménagement» du secrétariat politique. Même s'il n'a pas procédé à de profonds changements, Karim Tabbou a néanmoins précisé que d'anciens membres de l'exécutif ont repris du service, à l'image de Kamel Eddine Fekhar, Nebbou et Kahina Harbi. Toujours sur le plan des nominations, le premier secrétaire national du FFS a annoncé la désignation de Faïrouz Bouamara comme directrice de l'école de formation du parti, aux côtés de cinq autres membres qui constitueront le conseil scientifique, parmi lesquels on retrouve Mohand Amokrane Cherifi. Mais il n'y a pas que les nominations au Front des forces socialistes, puisque au moins huit maires risquent sérieusement leur place au sein de la formation politique. Il s'agit des présidents d'APC qui ont bravé l'interdiction du parti de participer à la rencontre, tenue au mois de juillet dernier, entre le président de la République et les maires du pays. Tabbou a tenté de rassurer en indiquant que les mis en cause -traduits devant la commission de -discipline- vont être traités suivant les textes du parti et qu'ils ont la possibilité de faire des recours. Toujours au sujet des maires, Karim Tabbou a annoncé la création d'un forum des P/APC de son parti. «Ce sera une occasion pour les maires de se rencontrer et s'échanger des idées et des expériences», a-t-il précisé. A. B.